Un partenariat stratégique rapprochera de hauts conseillers dans les domaines militaire, de la sécurité et du renseignement, dirigés par le conseiller pour la sécurité nationale du Royaume-Uni, Sir Kim Darroch. L'année 2013 sera très prometteuse et fructueuse pour la densification des relations algéro-britanniques», c'est ce que prévoit l'ambassadeur de Grande-Bretagne en Algérie, Martyn Roper, qui est revenu hier, lors d'un point de presse, sur la visite du Premier ministre, David Cameron, les 30 et 31 janvier en Algérie. Cette dernière, prévue au cours de l'année 2013, a été provoquée et avancée suite à l'attaque terroriste perpétrée contre le site gazier d'In Amenas et où la compagnie British Petroleum opérait. «Une invitation avait été adressée à David Cameron pour venir en Algérie durant l'année 2013, mais l'événement d'In Amenas l'a avancée car M. Cameron a voulu être aux côtés de l'Algérie», explique M. Roper, en justifiant que la première réaction du Premier ministre britannique sur l'attaque d'In Amenas était due à la confusion de la situation. «Au début, la situation était confuse, nous avons tout de même perdu six de nos ressortissants, ce qui est tragique. Mais nous avons pris conscience que cela pouvait être pire. De plus, vous devez comprendre la pression à laquelle M. Cameron était soumis et il se devait de rassurer l'opinion publique britannique. Mais d'un autre côté, nous comprenons parfaitement que l'Algérie est souveraine dans la prise de ses décisions et les terroristes ont posé des conditions impossibles à accepter», a déclaré l'ambassadeur de Grande-Bretagne, en confirmant la présence du premier responsable du service du renseignement anglais, le MI6, dans la délégation accompagnant le Premier ministre. L'ambassadeur n'en dira pas plus sur la nature de la coopération que propose le MI6 ni sur les conditions de sécurité exigées par les entreprises britanniques, se contentant de dire que «toutes les entreprises veulent rester en Algérie et veulent juste plus d'assurances concernant la sécurité». Quelles assurances ? Veulent-elles une présence sécuritaire britannique ? M. Roper n'en dira pas plus, affirmant que la visite de David Cameron a été un grand succès confirmant l'excellence des relations bilatérales qui gagneraient à être «élevées à un très haut niveau». Martyn Roper évoque un «partenariat stratégique» dans le domaine sécuritaire. «Il existe un groupe qui travaille sur cette question et nous voulons qu'il soit élevé à un niveau supérieur… Nous adoptons une démarche similaire et concordante sur certaines questions, surtout par rapport au non-paiement de rançon en cas d'enlèvement. Pour le Royaume-Uni, l'Algérie est un pays-clé dans la lutte contre le terrorisme. Et pour combattre ce fléau, nous avons besoin d'une réponse, comme a dit M. Cameron : dure, patiente et intelligente.» L'ambassadeur du Royaume-Uni souligne en outre que le partenariat stratégique en question «rapprochera de hauts conseillers dans les domaines militaire, de sécurité et du renseignement, dirigés par le conseiller pour la sécurité nationale du Royaume-Uni, Sir Kim Darroch, et son homologue algérien, afin d'identifier les domaines où les deux pays pourront collaborer davantage ensemble». A noter que vers la fin du mois en cours et dans le cadre des pourparlers annuels, une rencontre bilatérale sur la défense se tiendra à Alger. Abdelkader Messahel et Alistair Burt se retrouveront prochainement dans le cadre du dialogue politique bilatéral, alors qu'une première rencontre sécuritaire aura lieu dans les deux mois à venir. Le deuxième axe important de la visite de David Cameron est le volet économique. «Visas prioritaires en deux ou trois jours» «La nomination de Lord Risby comme représentant personnel de M. Cameron pour l'Algérie, et de Youcef Yousfi par le président Bouteflika, nous a dotés d'un mécanisme très important pour le renforcement des relations et échanges économiques. Il y a beaucoup de potentiel pour un pays comme le Royaume-Uni pour développer ses relations commerciales en Algérie et accompagner le développement de l'économie algérienne à travers la création d'emplois, le renforcement des capacités et la formation professionnelle», indique l'ambassadeur en annonçant qu'une rencontre sur l'énergie aura lieu le 4 mars à Alger, avant la visite de Youcef Yousfi à Londres. Concernant le développement de la langue anglaise en Algérie, l'ambassadeur a rappelé la réouverture du British Council et la recherche d'un partenariat avec les autorités algériennes pour relancer les activités de ce centre. «Nous voulons soutenir les efforts de l'Algérie dans le développement de l'utilisation de l'anglais et nous avons, dans ce cadre, un projet consistant à cofinancer la formation des enseignants qui bénéficieront, en plus de la formation ici, d'un séjour d'immersion linguistique en Grande-Bretagne. Des entreprises britanniques sont intéressées à participer au financement.» Abordant la question des visas, Martyn Roper a annoncé une nouvelle disposition offrant la possibilité d'octroi de visas prioritaires. «Je suis heureux d'annoncer le lancement, il y a dix jours, d'un nouveau service, le visa prioritaire, qui consiste en la délivrance d'un visa en deux ou trois jours au lieu de 15, contre le paiement d'un tarif supplémentaire.»