Le représentant diplomatique du Royaume-Uni en Algérie a donné une explication sur les critiques du Premier Ministre britannique à l'égard de l'Algérie lors de la crise d'In Amenas, avant de revenir à une position plus modérée. Il a confirmé la volonté de son pays à renforcer la coopération bilatérale dans la lutte contre le terrorisme. L'ambassade offre un nouveau service de visa, plus rapide, mais plus cher. L'ambassadeur de la Grande-Bretagne en Algérie, Martyn Keith Roper, a expliqué, hier lors d'une conférence de presse, les vives critiques prononcées par le Premier Ministre britannique, David Cameron, à l'encontre des autorités algériennes au moment de l'assaut de l'unité d'élite de l'ANP sur le site d'In Amenas pour libérer les otages, par le manque d'information et la pression médiatique et politique qu'il subissait en interne. “Au début, la situation était confuse. Nous avons perdu six ressortissants. L'issue aurait pu être pire. David Cameron a fait face à une pression en Grande-Bretagne", a soutenu le diplomate. “Nous comprenons clairement que l'Algérie est souveraine", a-t-il précisé, concernant la décision d'Alger d'intervenir militairement contre le groupe terroriste de la faction Signataires par le sang sans consulter ni demander l'assistance des pays qui comptaient des ressortissants parmi les otages étrangers. “Nous avons reconnu que toutes les forces de sécurité dans le monde auraient éprouvé des difficultés à mener une telle opération", a poursuivi Martyn Keith Roper. Il n'a pas voulu s'exprimer sur des éventuelles failles dans le système de sécurité mis en place par British Petroleum pour protéger ses installations en Algérie ni sur les dispositifs sécuritaires prévus pour éviter la réédition de l'attaque terroriste de janvier dernier. Il a révélé, en revanche, que la visite de David Cameron à Alger était certes programmée pour 2013, mais elle a été avancée à cause de l'attaque terroriste. Le Premier Ministre, qui était accompagné par le chef des renseignements britannique le MI6, voulait obtenir de plus amples détails sur la prise d'otages et son dénouement. Au terme des audiences avec de hauts responsables de l'Etat, dont le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, il a été convenu d'intensifier la coopération entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme. “Nous voulons élever le niveau du partenariat dans ce domaine car les deux Etats capitalisent beaucoup d'expérience dans la lutte antiterroriste. De plus, ils ont une vision similaire sur de nombreux aspects, comme le non-paiement de rançons dans le cas d'enlèvement", a soutenu l'ambassadeur de la Grande-Bretagne en Algérie. Ce nouveau partenariat sera co-piloté par le conseiller pour la sécurité nationale du Royaume-Uni, Sir Kim Darroch, et son homologue algérien. “Pour la Grande-Bretagne, l'Algérie est un Etat-clé dans la région", a-t-il ajouté. Les autorités du Royaume-Uni projettent, en outre, de mieux se placer dans les échanges économiques et commerciaux. “Il y a un grand potentiel pour un pays comme le Royaume-Uni pour développer des relations commerciales avec l'Algérie, étant donné l'absence de sujets épineux dans nos relations", a commenté M. Roper. Dès lors, la Grande-Bretagne renforce sa présence dans les domaines des infrastructures, la défense, les nouvelles technologies de l'information, l'éducation, la santé, les énergies renouvelables, les finances, les ressources en eau et... l'énergie. Le ministre de l'Energie, Yousef Yousfi, est invité à effectuer une visite de travail à Londres. L'ambassade organisera, le 4 mars prochain, une conférence sur l'énergie à Alger. L'ambassade de Grande-Bretagne en Algérie prépare la réouverture du Britsh Consul, fermé dans les années 1990 pour cause de terrorisme. “Nous cherchons un partenariat avec les autorités nationales ou un privé pour cette entreprise", a informé le diplomate. Un projet-pilote est lancé avec le ministère de l'Education nationale pour cofinancer un programme d'apprentissage et de perfectionnement en anglais, destiné aux enseignants. M. Roper a annoncé, par ailleurs, la mise en œuvre d'un nouveau service de visa prioritaire, délivré en deux à trois jours en contrepartie de frais supplémentaires. La nouvelle procédure coûtera, aux demandeurs, 10 000 DA. Plus clairement, l'offre garantit un traitement prioritaire et rapide de la demande de visa par l'Agence britannique des frontières, mais pas l'issue de la procédure, soit délivrance du visa ou refus. S H