Programmée, jeudi 14 février à Oran, à l'auditorium du Méridien (Centre des conventions d'Oran), une première halte avant Tlemcen et Annaba, Souad Massi se dit impatiente de rencontrer à nouveau son public algérien. Elle s'est exprimée, jeudi soir, par téléphone, depuis Paris, pour les besoins d'une conférence de presse, organisée dans le même hôtel par l'Institut français d'Oran. «J'ai un peu le trac, car je sais que le public algérien est très exigeant, mais en même temps je suis très émue de venir chanter hors d'Alger, devant un public que je découvre déjà via les réseaux sociaux», confie-t-elle en rappelant que depuis son départ, en 1999, elle n'est remontée qu'une seule fois sur scène, au Casif et à la salle Ibn Khaldoun en 2007. Cette désormais première tournée algérienne n'est cependant pas une série de concerts mettant en avant ses succès d'hier et d'aujourd'hui, mais un concept musical presque inédit qui, à l'avenir, pourra peut-être aboutir à l'édition d'un album. Chœurs de Cordoue est né d'une rencontre et d'une complicité musicale entre elle et un guitariste gitan de flamenco, Eric Fernandez. De l'improvisation spontanée, on est passé à la composition, puis à la mise en scène grâce au Théâtre des Salins de Martigues. Le spectacle, hormis l'accordéoniste Alexandre Leauthaud, ainsi que les percussionnistes José Cortès et Rabah Kalfa (derbouka), intègre également des passages de danse avec Sabrina Roméro.«C'est une référence à l'esprit de tolérance et de possibilités d'échanges qui a caractérisé la ville médiévale de Cordoue, que j'ai découverte grâce à un documentaire et qui, à son époque, réunissait musulmans, juifs et chrétiens de tout bord et même des athées», explique l'artiste algérienne. Elle ajoute encore que «Les musulmans de l'époque ont réalisé de grandes choses dans le domaine artistique, architectural, c'est donc aussi pour rendre hommage à toutes ces personnes qui ont été à l'origine du développement de cette ville». Souad Massi n'avait que 17 ans à la fin des années 1980 lorsqu'elle intègre un groupe de flamenco (toute proportion gardée) algérois, mais son ouverture d'esprit et sa curiosité la pousseront vers d'autres styles. Elle a l'âme d'une exploratrice et ce n'est pas étonnant qu'elle se retrouve, juste après, au sein d'une formation de hard rock (Atakor). Si avec ce spectacle elle marque une sorte de retour vers ses premières expériences musicales, elle reste néanmoins fidèle au style qui l'a révélée (folk-rock mélangé à la sauce des variantes musicales maghrébines). «J'ai toujours mon groupe de rock, mais j'aime bien tenter des expériences et c'est pour cela que je suis par exemple curieuse de voir ce que peut donner un échange avec des musiciens de jazz», indique-t-elle, sans doute pour mieux situer ses futurs projets.