Une étude de développement a été commandée, en 1980, à la Société française d'études et de réalisations d'équipements aéronautiques (Sofreavia), qui avait conclu à la nécessité de porter la piste d'atterrissage de l'aérodrome de Béjaïa, longue à l'époque de 1700 m, à 2400 m dans une première phase et 2600 m dans une deuxième phase. Des impératifs dégagés dans les limites du poids maximal qu'autorisent les Boeing 737 et 727. Ces court-moyen-courriers, respectivement de 100 et 150 places que l'on avait pris comme référence, venaient d'intégrer le patrimoine d'Air Algérie. Si pour les B737, utilisés pour les lignes intérieures, la première extension de la piste a permis un trafic sans contraintes, pour les B727, utilisés notamment pour les lignes vers l'étranger, les données étaient autres. On n'avait admis la pénalisation de charge de ce type d'avion que parce que leurs mouvements étaient saisonniers, c'est-à-dire concentrés, théoriquement, en saison estivale. Pour éliminer cette contrainte, les spécialistes avaient suggéré une deuxième extension à 2600 m. C'était il y a 25 ans. Il était question de le faire déjà en 1984, se souviennent d'anciens cadres de l'aéroport. Aujourd'hui, des avions ont pris leur retraite et d'autres ont investi le ciel. La piste de Béjaïa restée à sa limite de 2400 m a pourtant dû recevoir des charters. En août 2005, un Boeing gros-porteur de plus de 200 places s'y est déposé. Avant cela, le trafic est alimenté par les moyens porteurs que sont les B736, 737, 738, les A320... « Les gros porteurs ont besoin d'une distance respectable pour pouvoir remettre les gaz, en cas de nécessité, et reprendre les airs avant l'atterrissage », nous explique M. Achour Saci, l'élu APW dont l'information de la fermeture de l'aéroport qu'il a révélée en session a enclenché un débat qui n'a pas encore pris fin et dans le sillage duquel est remontée la revendication de l'extension de la piste de 600 m. Sachant que 160 m de terre ferme existent, ce prolongement est possible sur mer à concurrence de 440 m. Pour notre interlocuteur, c'est l'argument de la rentabilité, et donc du taux de remplissage, qui préside au choix des aéronefs que les compagnies aériennes programment sur un aéroport ou un autre. « Les avions de dernière génération n'ont pas besoin de beaucoup d'espaces pour se poser », avait soutenu dernièrement le wali devant les élus de l'APW. En attendant une réponse tranchée sur la question de l'extension, il est établi aujourd'hui que la piste d'atterrissage, menacée par les eaux, est dégradée. Alors que les eaux de l'Oued Djebira s'attaquent au bout de piste, des inondations de l'Oued Soummam ont fini par craqueler la piste et avait dicté, dans un passé récent, la fermeture de l'aéroport à trois reprises. La dernière date de février 2005 quand le trafic international et la navette quotidienne sur Alger ont été gelés. Les travaux de réfection que la direction des travaux publics entend entamer en octobre gagneront à faire le tour des urgences de l'heure.