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Le courage de Halladj
Publié dans El Watan le 13 - 04 - 2006

Halladj n'est qu'un pseudonyme, alors que le vrai nom de ce soufi qui reste en réalité indéfinissable est Abou Al Moughith Al Hussein Ibnou Mansour Ibnou Mohammed Al Baidhaoui. Le surnom de Halladj vient du mot arabe « haladja », qui veut dire : carder la laine. Mais ce grand mystique n'a jamais professé le métier de cardeur.
Mais il a cardé la conscience religieuse de l'époque et chamboulé les concepts des théologiens paresseux. Halladj va faire fonctionner le principe d'al ijtihad et faire sa propre lecture du Coran. C'est en cela qu'il va être considéré très vite comme iconoclaste. Halladj est né au milieu du IIIe siècle de l'hégire dans un petit village dans le sud de la Perse récemment islamisée. Sa passion religieuse, il va l'acquérir dès sa 15e année. A 16 ans, il s'installe à Baghdad et commence à suivre les cours des plus grands théologiens et des plus grands philosophes et savants de l'époque. Mais c'est l'enseignement des mystiques soufis qui va l'accaparer très vite. Et très vite, il se rapproche de deux de ses maîtres : Al Maqqi et Al Jounaïdi. Halladj va séjourner à Baghdad une vingtaine d'années consacrées essentiellement à l'étude et à la dévotion de Dieu. Avant d'atteindre la quarantaine, il s'installe à La Mecque et élit domicile près du tombeau du Prophète, dans une solitude totale et dans un ascétisme absolu. C'est à ce moment-là qu'il commence à s'enfoncer dans le mysticisme et à élaborer ses thèses sur le soufisme musulman. Pendant ce séjour d'un an à La Mecque, il réalise ce qu'est l'appel de Dieu qui a guidé toute la vie de Mohammed et ce qu'est la sublimation « cachée ». Cette révélation va lui faire prendre conscience quant à la limite des théories professées par ses maîtres de Baghdad, voire à leur inanité et leur insanité. C'est dans les Lieux Saints qu'il se rend compte que ses maîtres soufis sont trop prudents parce qu'ils craignent d'être accusés d'hérésie. Une menace, en réalité, bien réelle et qui a toujours plané au-dessus de la tête des mystiques musulmans. Très vite Halladj provoque la rupture épistémologique avec ses maîtres en affirmant que le dogme musulman est une coupure entre Dieu et sa créature. Ainsi, il réfute tous les fondements pratiques et rituels de l'Islam et proclame la nécessité d'un rapport immédiat et direct de l'Etre avec son Dieu. Il remet ainsi en cause la théologie et l'exégétique musulmanes, d'une façon radicale et définitive. Ces thèses inquiètent les grands ouléma et les francs théologiens ; mais aussi les soufistes eux-mêmes ! Ainsi Halladj est mis au banc de l'islamité par ses pairs, tout d'abord. Pour Halladj, rien ne sépare Dieu de sa créature et de sa création, en général ; parce que Dieu est amour, passion et mystique absolues ! Dieu est le moteur de tout. Tout en prônant ces nouvelles théories, Halladj continue à pratiquer tous les dogmes et tous les devoirs du musulman. Quelques années après son retour à Baghdad, il commence à avoir des doutes sur la nécessité des dogmes et à s'en éloigner. Pour lui, seule l'adoration de Dieu est essentielle. Une adoration mystique, totale et ininterrompue. C'est-à-dire qu'il doit y avoir une passion permanente et absolue avec Dieu. C'est à dire qu'il n'y a plus besoin d'aucun intermédiaire ni humain, ni factuel entre l'adorateur et l'objet de son adoration. Ces thèses allaient gêner les grands théologiens de l'Islam souvent soumis aux diktats du pouvoir khalifal qui les corrompait, comme elles allaient gêner le pouvoir politique qui puise dans le dogme sa raison d'être et ses justifications de la pratique politique qui se confond avec la pratique religieuse. Sans dogmes religieux, il n'y a plus de pouvoir politique d'essence divine, comme le veut la tradition politique de l'époque. A ce moment, le conflit devient ouvert entre Halladj et ses détracteurs religieux et temporels. Dieu est, depuis Halladj, amour, bonté et compassion. Pour cela, Dieu ne détient pas les clés de l'enfer, mais seulement celles du Paradis conçu chez Halladj comme harmonie, avant tout. Toute cette refondation de l'Islam va obliger ses ennemis et ses adversaires à l'accuser d'hérésie. Ce qui est complètement faux ; puisque la thèse halladjienne préconise un Dieu Amour qui va transformer l'être humain en entité amoureuse. A partir de la cinquantaine, Halladj va commencer à sillonner le monde connu à cette époque. Il va répandre son enseignement en Inde, en Chine, en Indonésie, etc. Ainsi ces pays se sont islamisés grâce à Halladj ! « Je suis la vérité. J'incarne la vérité absolue, parce que j'aspire à et vers Dieu, dont je ne suis qu'une partie de lui-même. Parce qu'il est ma totalité et mon détail. Parce que je me confonds dans lui et je me dissous en lui. Parce qu'il est le suc et le nectar de mon âme et de mon corps. Parce qu'il est le lieu dans lequel je vais m'enfouir et m'enfermer. Parce qu'il est mon unique but et ma seule consolation. » Mais Halladj sera condamné à être torturé pendant huit longues années en public et, finalement, crucifié, parce qu'il a seulement affirmé cette conception du monde et cette fusion dans Dieu : « Je suis la vérité ! » C'était son seul et unique péché.

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