Les deux jeunes femmes, âgées de 23 et 26 ans, sont originaires d'un pays du Sahel. Elle habitaient à «Coca» (El Hassi), un quartier difficile à Oran. Deux Subsahariennes qui venaient de sortir de prison sont tombées, jeudi dernier, dans un guet-apens où une bande de voyous a abusé d'elles au quartier Coca (El Hassi) à Oran. L'une d'elles s'est retrouvée complètement dénudée, en pleine rue, n'était la bonté d'une famille qui lui a remis des vêtements. Les deux femmes, originaires d'un pays du Sahel, sont âgées de 23 et 26 ans. Petit rappel des faits : il y a 15 jours de cela, les deux victimes ont été embarquées lors d'une rafle effectuée par la police. Elles ont écopé d'une semaine de prison et ont été condamnées, par un avis, à quitter le territoire algérien d'ici quinze jours. Jeudi dernier, à leur sortie de la sûreté de wilaya, elles s'apprêtaient à retourner chez elles, dans le quartier difficile de Coca (El Hassi), quand elles ont été interceptées par une bande de voyous qui les ont violées. Après le drame, elles se sont rendues à la brigade de la gendarmerie de Yaghmoracen pour déposer plainte, mais en état de choc, elles se sont impatientées et ont quitté les locaux sans que leur plainte ne soit enregistrée. Nous les avons rencontrées le lendemain, vendredi après-midi, en compagnie de représentants d'organisations des droits de l'homme à Oran dans cette même gendarmerie. Là, les gendarmes ont enregistré leur plainte. Une descente au quartier du Coca s'en est suivie et les gendarmes ont arrêté deux individus, âgés de 18 et 20 ans. Les deux jeunes filles, ne pouvant retourner à Coca de peur de représailles, ont passé la nuit chez un militant des droits de l'homme. Elles étaient atterrées, complètement abattues par ce qu'elles venaient de subir. Dans la matinée d'hier, le bureau d'Oran de la Ligue algérienne des droits de l'homme a condamné, par le biais d'un communiqué, «le comportement de la gendarmerie de Yaghmoracen qui n'a pas pris la déposition d'une migrante qui venait d'être violée avec sa compatriote». Il déclare plus loin qu'il a fallu «l'intervention des représentants de la LADDH et du Snapap, accompagnés par des journalistes et l'intervention d'un responsable de la gendarmerie, conscient de sa responsabilité et de son devoir, pour que l'affaire soit prise en charge». La LADDH d'Oran dit espérer que le fait que les deux victimes soient des migrantes «ne soit pas considéré comme une circonstance atténuante». Le communiqué se termine en pointant du doigt l'insécurité qui règne dans les quartiers difficiles : «La LADDH ne peut se taire devant le fait que certains quartiers sont devenus de vrais îlots d'insécurité, que ce soit pour les Algériens ou les étrangers, fruit d'un urbanisme sauvage et d'un délaissement de zones considérées comme étant celles où la population démunie trouve refuge».