Cinq femmes, originaires de l'Afrique subsaharienne, se trouvent actuellement avec leurs enfants dans un centre de refoulement à In Salah dans le Sud algérien. Ces personnes seraient placées dans des conditions inhumaines. C'est ce qu'a indiqué, hier, un communiqué de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh), qui ne précise pas cependant le nombre d'enfants accompagnant ces femmes migrantes. «Deux d'entre elles ont été prises en charge par les avocats de la Laddh devant le tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger) le 7 décembre 2011», précise le document de cette ONG, ajoutant que les migrantes et les migrants sont refoulés et laissés dans le désert sans aucune protection, en violation des standards internationaux. Le bureau d'Oran de cette même ONG a dénoncé, il y a une semaine, un refoulement collectif, dont ont été victimes des migrants – 14 femmes et une centaine d'hommes – originaires de l'Afrique subsaharienne, depuis la ville d'Oran. «Le bureau d'Oran de la Laddh tient à souligner que certaines arrestations se sont déroulées alors que les personnes avaient accouché, cas de Michelle Gono qui a été arrêtée à l'hôpital d'Oran une journée seulement après qu'elle ait accouché et qui a séjourné avec son bébé d'un jour dans les cachots du siège de la sûreté de wilaya. Aminattou Diolo, qui devait faire soigner son enfant âgé de 5 mois, a été également arrêtée et embarquée avant même que son enfant ne reçoive des soins», a déploré Kadour Choucha, responsable du bureau de la Laddh d'Oran, dans un communiqué rendu public le 5 décembre 2011. Il est à rappeler que l'Algérie a ratifié les conventions internationales relatives aux droits de l'homme qui garantissent aux migrants un recours effectif avant d'être refoulés. Avec cette procédure expéditive, l'Algérie a agi contrairement aux dispositifs prévus par la loi 08/11 du 25 juin relative aux conditions d'entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie. Elle se place également en porte-à-faux par rapport aux affirmations avancées par le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies à Genève lors de la présentation de son rapport les 26 et 27 avril 2010 devant le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants.