C'est une générale et vraiment particulière que la Coopérative artistique du Théâtre Souad Sebki a présenté Zawadj Oua Laâwadj, jeudi soir, à la salle El Mougar de l'Office national de culture et de l'information (ONCI). Et pour cause ! Cette compagnie théâtrale a présenté une pièce déjantée certes, mais pas du tout futile. Car elle s'est intéressée à un sujet «tabou», le problème de communication dans le couple, et ce, sans ambages ou autres euphémismes. Zwadj Oua Laâwadj - mis en scène par Souad Sebki avec la contribution de Hamid Chaâbouni et écrit par Ahmed Rezag - raille la société avec témérité, tout en décochant des flèches…de Cupidon.Mabrouka et Mabrouk, deux heureux élus, viennent de se dire «oui», pour le meilleur et pour le rire et sourire ! Car, c'est le plus dur moment de leur vie. Et oui, pour le pire. Parce que la nuit de noces bascule du bonheur au «malheur», voire au cauchemar. «Je t'aime, moi non plus» Contre toute attente, les deux époux, destinés l'un pour l'autre, vont former, cette nuit-là, non pas une union sacrée mais une «désunion». Interprété par Souad Sebki et Bouzid Sahraoui, les deux ne faisant guère (guerre) la paire, fera dans le «je t'aime, moi non plus !», comme dirait Serge Gainsbourg. La fête est gâchée. La mariée se mure dans un mutisme. Et c'est la scène de ménage. Les deux comparses se font la «guéguerre» entre affronts, piques et répliques, vannes et autres quiproquos. Car la réalité prend le dessus. Les défauts surgissent et se dévoilent. C'est le «désamour» vache, quoi ! Avec à la clé, des effets gags hilarants, burlesques et loufoques provoquant immanquablement rires et fous rires du public et même de Souad Sebki. Mais, c'est une belle leçon dénonçant l'intolérance de la société. Et plus précisément dans le foyer conjugal. Il s'est avéré que Mabrouk cachait qu'il avait un handicap : une main artificielle. Et Mabrouka, une fréquente crise. Une pierre allégorique à l'endroit de «l'establishment» social. Une mise en scène interactive ponctuée par l'intervention directe avec l'assistance à travers des échanges familiers, ainsi qu'une entrée festive et nuptiale des deux mariées en traversant la salle de théâtre vers les planches. Une pièce à roder par une tournée. Bien, le sujet de la communication dans les couples est délicat, Zwadj Oua Laâwadj, a eu le mérite, même avec prudence, d'en parler avec humour.