La possible exploitation des gaz de schiste est sujette, depuis plusieurs mois, à polémique. Que ce soit par presse interposée ou au sein du Parlement, la question fascine ou répulse. Une question se pose depuis : faut-il ou pas exploiter les gaz de schiste en Algérie ? Une question sur laquelle l'ex-PDG de Sonatrach et actuel président de l'Association algérienne de l'industrie du gaz (AIG), Abdelmadjid Attar, est revenu hier, en marge du 4e symposium de l'AIG ; il a estimé que le débat actuel autour des gaz de schiste est un faux débat. Il a d'ailleurs démenti les rumeurs selon lesquelles une compagnie pétrolière française (Total, ndlr) serait en passe d'effectuer des forages pour l'exploitation des gaz de schiste. Il précise ainsi qu'il n'y a jamais eu de contrat avec des compagnies étrangères pour l'exploitation d'hydrocarbures non conventionnels. Seuls des contrats d'étude ont été signés, selon lui, par Sonatrach avec plusieurs compagnies afin d'évaluer les potentialités de l'Algérie en la matière. M. Attar considère également que l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels ne sera pas immédiate, mais pour dans dix ou vingt années. Il considère dans ce sens que l'exploitation des gaz de schiste dans les conditions actuelles du marché, marqué par une baisse des prix du gaz et une domination grandissante des marchés spot particulièrement sur le marché européen, l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, caractérisée par des coûts importants, n'est pas rentable. Un élément qui ne devrait toutefois pas empêcher l'Algérie de s'intéresser au développement technologique en la matière. Selon lui, les technologies de forage avancent si vite qu'il serait possible, dans les années à venir, de ne plus recourir aux technologies de forage horizontal dans leurs formes actuelles.M. Attar a également indiqué, au cours du point de presse qu'il a animé, que la consommation du marché interne croît de 7% par an et que si l'Algérie ne met pas au jour de nouvelles découvertes ou n'exploite pas les gaz de schiste, elle aura du mal à se suffire à elle-même et encore plus à exporter son gaz. Et à propos d'exportation justement, M. Attar a indiqué que pour défendre ses parts de marchés en Europe ainsi que les contrats à long terme, l'Algérie peut toujours s'appuyer sur l'argument de la sécurité et de la fiabilité dont elle fait preuve en matière d'approvisionnements. Les contrats à long terme et l'indexation des prix du gaz sur ceux du pétrole ont d'ailleurs constitué l'essentiel des communications présentées lors du 4e symposium de l'AIG, marqué par la présence d'anciens hauts responsables de Sonatrach ainsi que des présidents de Gas Natural Fenosa, Salvador Gabarro Serra, et de Cedigaz, Daniel Champion. Aussi bien le ministre de l'Energie et des Mines (dans une communication lue en son nom) que le PDG de Sonatrach Abdelhamid Zerguine ont exprimé leur attachement à ces contrats, condition incontournable pour assurer la stabilité du marché et garantir des prix susceptibles d'assurer les financements nécessaires aux investissements à venir.