Cette présence massive des firmes internationales est un signe d'attractivité du marché algérien. C'est sous le thème significatif «Le gaz naturel, énergie du 21e siècle, une transition à réussir» que se déroule depuis hier à Alger le quatrième symposium sur le gaz naturel. Cette rencontre de deux jours a été ouverte hier matin par le vice-président de l'Association algérienne de l'industrie du gaz (AIG), Abdelmadjid Attar, en présence de quelque 600 participants représentant les différents secteurs de l'énergie. Parmi eux, l'on compte 108 compagnies étrangères représentées. Ce sont pas moins de 83 communications, dont 55 orales et 28 en posters, qui sont attendues lors ces deux journées de travail. Parallèlement se tient un salon voué aux différentes sources énergétiques et économiques dans lesquelles opèrent 68 acteurs présents dont 23 compagnies internationales du domaine. Deux tables rondes ont été constituées. La première ayant trait à l'évolution future des marchés de l'énergie du gaz, la seconde sur les géostratégies gazières. Abdelhamid Zerguini, président de Sonatrach, ayant présenté pour sa part une communication relative à la «mutation des marchés de l'énergie et du gaz.» Les autres communications de la matinée d'hier ont notamment concerné le développement des gaz non-conventionnels en général et celui de schistes en particulier.Dans un point de presse impromptu, Abdelmadjid Attar a vulgarisé son discours de bienvenue en pointant du doigt «Vers quelle transition énergétique allons-nous: Vers le gaz naturel ou vers une autre source d'énergie?» Dans son allocution d'ouverture, Attar a cité sept facteurs essentiels qui ont caractérisé la scène gazière internationale qui a subi, lors de la dernière décennie, moult bouleversements. Parmi ces points, on relèvera les problèmes d'environnement et la compétition avec les énergies renouvelables, la volonté affichée vers la mondialisation et les évènements conjoncturels que sont les bouleversements économiques et géopolitiques complexes. L'évolution internationale vers une sorte d'économie mondiale à caractère «libéral» a retenu l'attention de Attar, laquelle dit-il est néanmoins «peu influencée par les pays développés qui sont de plus en plus frappés par une crise multidimensionnelle sans précédent.» Cette constatation s'explique aussi par «une montée en puissance des pays émergents dont les besoins énergétiques connaissent un accroissement rapide et très important.» Présentant les perspectives d'avenir de l'AIG, dont le 20ème anniversaire coïncide avec la tenue de ce 4ème Symposium, Attar a mis en avant les ambitions de l'association qui se veut être «un lien constant avec les progrès technologiques» tout en restant encore plus active et plus entreprenante, notamment sur le plan international au sein de l'Union internationale du Gaz (UIG) dont elle est membre statuaire. Parlant de la globalisation tant souhaitée par les pays occidentaux, Attar a expliqué que cela signifiait l'alignement des prix sur ceux du pétrole alors que la Qatar s'y oppose fermement. La libéralisation est prônée par les seuls Etats-Unis et la Grande Bretagne alors que les autres pays militent pour des prix régionaux. Les pays, comme l'Algérie, ne sont pas intéressés par la libéralisation des prix de crainte d'une baisse des prix. Du reste, cette affirmation rejoint celle émise par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, dans un message lu en son nom par le secrétaire général du ministère, Ahled Messili. L'Algérie, met ainsi en garde contre le risque d'une suppression du principe d'indexation du prix du gaz sur celui du pétrole sur la sécurité d'approvisionnement du marché mondial de cette énergie. Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a rappelé que les contrats gaziers à long terme permettaient d'assurer la rentabilité des investissements engagés par les producteurs et de garantir la sécurité d'approvisionnement au profit des pays consommateurs. De son côté, le P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a indiqué que L'Algérie continuerait à oeuvrer pour l'indexation des prix du gaz sur ceux du pétrole dans le cadre des contrats à long terme qui assurent un débouché des investissements gaziers engagés par les pays producteurs. Ainsi, selon Attar, les consommateurs veulent des prix «spot» et non des contrats à long terme. Il a souligné qu'il faut d'abord trouver un marché avant de développer un gisement. Quant aux énergies renouvelables qu'il a qualifié de «marché hybride» en rappelant qu'il est subventionné partout dans le monde entier. Les amendements récents apportés sur l'exploitation des hydrocarbures en Algérie, concernent le développement et l'augmentation des réserves conventionnelles a-t-il souligné. Démentant certaines informations de presse, Attar a martelé que pour le gaz de schiste «aucun contrat n'a été signé avec Sonatrach,» Son exploitation serait, à l'heure actuelle, «une pure perte». Abordant la sécurité dans les sites d'exploitation, il rappellera que «un seul accident est survenu depuis 1992.»