La réalisation du nouveau marché appelé communément « marché d'lala » a été annulée sur décision de la wilaya d'Alger. Selon le président de l'Apc de Bachedjarah, le wali délégué de la circonscription administrative d'El Harrach a, dès son installation, ordonné l'annulation de cette réalisation décidée d'une « manière unilatérale » par l'Apc sortante. Celle-ci, selon une source au fait du dossier, s'était lancée dans la concrétisation de ce marché, considéré toutefois comme un projet fictif, et c'est totale violation de la procédure en vigueur, définie par l'instruction 505 émanant de la wilaya en date du 25 décembre 2000. Tout a commencé, nous indique-t-on, au premier trimestre 2002, lorsque l'ex-président de l'Apc d'obédience MSP et ses proches collaborateurs ont procédé à la remise des ordres de versement aux personnes intéressées par l'acquisition des locaux commerciaux, dont la superficie varierait entre 9 et 60 m2. A cet effet, plus de 325 personnes ignorant à la fois le subterfuge et la réglementation ont versé une somme allant de 16 à 120 millions de centimes. Selon un ex-élu, un compte CCP a été ouvert à la poste de Bachedjarah au profit de la recette communale afin d'éviter les éventuels embarras qui pourraient provenir des liquidités. « A peine l'opération entamée au sein du siège de l'Apc, que certains employés commencèrent à se servir. Ils ont cédé leur décision d'affectation de complaisance aux personnes intéressées, moyennant une somme de 80 millions de centimes », a-t-il révélé. Entre-temps, les autorités compétentes ont favorisé ce dépassement par leur laxisme. L'ex-wali délégué s'est limité à l'envoi d'un document, dans lequel il ordonne au P/Apc de ne pas délivrer d'ordres de versements aux citoyens. « Mais sur le terrain, les transgresseurs étaient décidés à mener à terme leur supercherie. Les décisions d'affectation ont été cédées en seconde et troisième main. Le terrain domanial a été clôturé et certains travaux y ont été entrepris sans permis de construire », a précisé une autre source. Pour un rappel à l'ordre, une brigade de l'urbanisme a été dépêchée sur les lieux sur ordre du wali d'Alger, afin d'établir un constat. Sur cette base, l'ex-wali délégué a adressé au P/Apc de Bachedjarah un rapport exécutoire indiquant que tout ce qui a été réalisé sur le terrain domanial (d'lala) est sans fondement juridique, donc tout à fait illégal. Après son installation, la nouvelle assemblée, d'obédience FLN, a tenté de trouver un compromis pour relancer le projet. « L'entreprise qui a été délocalisée du terrain en question fut sollicitée à nouveau. D'autres travaux y ont été engagés. Mais quelque temps après, l'entrepreneur a dû les interrompre. Ils n'ont pas été repris par la suite », a rapporté la même source. Sollicité pour de plus amples informations, l'actuel P/Apc a reconnu que ce projet ait été annulé : « Ce projet, dont le coût est évalué à 5 milliards de centimes, est un projet de wilaya », a-t-il précisé. En tenant compte du code des marchés, le premier magistrat de la commune a fait allusion à la démarche illégale utilisée par l'assemblée précédente pour le concrétiser. « Le wali délégué a rejeté ce projet. L'acte de propriété ne figure pas dans le dossier relatif à la réalisation du nouveau marché sur un terrain domanial », a-t-il affirmé. Ce rejet, doit-on le mentionner, est conforme à l'instruction 505 du wali d'Alger qui stipule, que toute construction est subordonnée à la détention d'un acte de propriété. Aux termes de l'entretien, l'élu local dira que « comme il y a beaucoup de marchés dans la commune, nous avons opté pour d'autres solutions, consistant à entreprendre des réalisations qui seraient confiées à des promoteurs. Nous avons même pensé à faire participer l'Union générale des commerçants algériens pour une action favorable ».