Des citoyens contestent et le font savoir. Le site des 39 logements d'El-Khroub, à Bachedjarah a failli être, hier, le théâtre d'affrontements entre forces de l'ordre et citoyens venus faire valoir leur droit d'accès à leur logement de type RHP -participatif- réalisés par l'Opgi. Dix-neuf de ces citoyens, munis de leur décision d'attribution dûment signées par l'ancien maire, M.Chlaif, d'obédience MSP, contestent la nouvelle liste revue et corrigée par l'actuel maire FLN, M.Mohamed Messekher. A croire que cette affaire de logements se négocie sur fond de règlements de comptes entre formations politiques. «L'ancienne liste d'attribution signée par mon prédécesseur n'honore nullement le Conseil populaire», nous dit l'actuel président de l'APC qui affirme que la révision de l'ancienne liste a été faite sur la base d'une enquête prouvant que les éléments évincés par ses soins ont soit, déjà bénéficié de logement de type RHP, soit possèdent d'autres biens immobiliers ou ne figurent, carrément, pas sur son territoire de compétences en ayant ailleurs des doubles, voire des triples attributions. Il accuse son prédécesseur d'irresponsabilité et de décisions illogiques. «Je décide de ce que je juge utile pour ma commune», conclut-il. Ne l'entendant pas de cette oreille, les 19 «amputés» de l'ancienne liste maintiennent mordicus leur détermination à faire valoir la justice dans, ce qu'ils interprètent, comme une aberration administrative. «Comment se fait-il que dans une même République une liste d'attribution signée par un maire et par un wali délégué, en l'occurrence, celui d'El-Harrach, soit, par la suite, remise en cause par un nouveau locataire de l'hôtel de ville? Sommes-nous venus d'une autre planète?», s'interrogent-ils en exhibant la liste, légitime, à leurs yeux. L'une des personnes «lésées» dénonce ce qui s'apparente à une gabegie administrative, elle dit ne pas se reconnaître dans l'actuel FLN. «Je suis l'une des premières personnes à avoir installé les cellules du FLN à la Glacière, du temps de l'authentique FLN et voilà que l'on spolie ouvertement, aujourd'hui, notre droit au logement. Un contrat a été signé entre l'Opgi et l'ancien maire pour que ces logements nous reviennent, pourquoi le trahit-on subitement? Nous n'avons pas à payer pour des rivalités politiques», soutiennent-ils. Désormais, seule la justice pourra trancher ce dilemme, même si le président de l'APC de Bachedjarah nous apprend que le document, objet de la discorde, est approuvé par le wali d'Alger M.Nourani. Les citoyens en colère viennent d'ester en justice l'Opgi, tout en désignant deux avocats pour défendre leurs intérêts dans cette affaire.