Les associations locales et sportives viennent d'adresser une lettre à la présidence de la République pour procéder à l'annulation de la réalisation de 42 locaux commerciaux dans le dernier terrain qui reste dans la localité de Haï El Badr. D'après le document dont une copie est parvenue à la rédaction, les mêmes associations ont saisi par écrit le wali délégué d'El Harrach lui signifiant que « le quartier de Haï El Badr n'a nul besoin de locaux commerciaux, mais d'aires de jeu et d'espaces verts. Par contre, il dispose d'un marché de 32 locaux, laissés à l'abandon et transformés en lieu de débauche ». La lettre précise qu'en dépit des requêtes et des protestations renforcées d'une pétition, le wali délégué a envoyé une entreprise privée qui a démoli une partie de la clôture du terrain et terrassé l'entrée. Saisi, le P/APC de Bachedjarah a ordonné la reconstruction du mur. « En date du 3 octobre 2007, grand fut notre étonnement de voir une équipe d'ouvriers, munis d'un compresseur, en train de démolir le mur. Il nous ont appris qu'ils travaillaient pour le compte d'une entreprise privée en gagée par les services de l'urbanisme d'El Harrach. » Dans le même document, tout en dénonçant les agissements des élus locaux et de certains commis de l'Etat, les représentants des associations sollicitent le président de la République de diligenter une enquête approfondie. « Nous ne sommes pas contre le noble programme de Votre Excellence concernant la réalisation de 100 locaux commerciaux dans chaque commune, mais contre la mauvaise gestion des élus et des fonctionnaires », lit-on encore dans le document. Après une virée effectuée sur les lieux, il a été constaté que le terrain en question est occupé par une entreprise privée qui a procédé à clôturer l'espace avec des plaques de tôle, au terrassement et à la construction d'une baraque de chantier. Un engin de travaux publics, laissé à l'intérieur, est également visible. Un panneau mentionnant la réalisation de 42 locaux, dont le maître de l'œuvre est la circonscription administrative d'El Harrach, est dressé à l'entrée. Consulté, un représentant del'Association pour la sauvegarde de l'environnement a qualifié une telle réalisation dans un quartier étouffé par une urbanisation à outrance, comme une atteinte à l'environnement et à la santé des citoyens. « Le quartier de Haï El Badr compte 42 000 habitants. Il ne dispose ni d'un espace vert ni d'une aire de jeu aménagée pour les enfants. En plus des immeubles qui existent, une immense cité intégrant des tours est en construction. Les gens étouffent vu qu'il n'y a pas de places publiques. Les enfants deviennent de plus en plus agressifs, car ils n'ont pas où jouer. Les vieux passent leur temps au bord de l'oued et s'exposent aux odeurs des eaux usées », a-t-il expliqué. Et d'ajouter : « Nous avons saisi la présidence de la République, le ministre de l'Intérieur, celui de l'Aménagement du territoire, de la Protection de l'environnement et du Tourisme et le wali d'Alger pour annuler cette réalisation exceptionnellement dans ce terrain. » Des citoyens de la commune de Bachedjarah ainsi que des associations ont remarqué qu'en fin de mandat, les élus locaux, soutenus par les commis de l'Etat, excellent en toute impunité dans des pratiques indélicates. Une enquête exhaustive ne sera que bien accueillie par les citoyens qui réclament un terme aux dépassements.