Le terrain situé en contrebas de la cité Cnep de Hai El Badr est, contre toute attente, retenu pour la réalisation de 42 locaux commerciaux. En dépit de l'opposition des citoyens et des associations, le wali délégué de la circonscription administrative d'El Harrach tient à cette réalisation. Plus de 600 pétitions, renforcées par des appels, ont été adressées aux instances chargées des collectivités locales, de la protection de l'environnement et au wali d'Alger. Les habitants sollicitent une intervention afin de favoriser l'aménagement des aires de jeux et des espaces verts qui sont quasi inexistants dans toute la localité. « Le quartier a connu une urbanisation à outrance. Les enfants n'ont plus d'espaces pour leurs jeux. Parallèlement, les cas de délinquance, de consommation de drogue, des troubles mentaux et comportementaux ont fait des ravages dans les milieux juvéniles et ont atteint des proportions alarmantes ces derniers temps », a révélé un chercheur en psychologie. L'autre catégorie, qui souffre énormément d'un manque d'espaces appropriés, est celle du 3e âge. « Après avoir donné le meilleur d'eux-mêmes, ces vieux sont complètement oubliés. Certains ne disposent pas du moindre espace pour faire valoir leur sagesse. D'autres se cachent au bord de l'oued pour s'offrir des parties de dominos », a indiqué un praticien. Selon un représentant d'une association, à chaque fois que de tels arguments sont brandis, le wali délégué devient intransigeant, menace et se retranche derrière le programme du Président. « Nous ne sommes pas contre le programme présidentiel. Notre quartier dispose déjà d'un marché communal de 32 locaux qui sont fermés. Cet espace commercial est devenu un lieu de débauche et de consommation de drogue. Nous avons proposé au wali délégué de le récupérer, de l'aménager et d'en faire même une extension. Nous sommes mobilisés et nous maintiendrons la protestation dans le cas où l'APC entame la construction de ces locaux », a-t-il affirmé. Ce n'est pas la première fois que les autorités locales font preuve d'ineptie. L'engouement affiché par ces mêmes autorités, quant à la réalisation des marchés, est évident. « La commune jouit de 4 marchés et de 3 centres commerciaux, dont un est en cours d'achèvement. Les autorités locales, par manque de vision globale, ne favorisent-elles pas la prédominance de la cupidité sur la dignité humaine ? », s'est interrogé un universitaire. Pour rappel, à l'approche de la fin du mandat, l'APC, en connivence avec la wilaya déléguée, excelle dans les dépassements. Au début de l'année 2002, la ferme Descun, située à Hai El Badr, a été illégalement lotie. Des terrains ont été attribués aux élus. Faisant fi des lois et de l'instruction 505 du wali d'Alger, l'assemblée a illicitement lancé des travaux de construction d'un nouveau marché de 350 locaux, sur un terrain domanial. En 2006, un marché de proximité de 750 étals, aménagé à Oued Ouchaïah, a coûté 13 millions de dinars. Implanté dans un lieu non sécurisé et inapproprié, il a été boudé par les consommateurs. Par ailleurs, un technicien, dépendant d'un centre de recherche, a révélé que le POS U 75 propose une voie d'évitement sur le terrain en question. L'information est vérifiée. Néanmoins, le service de l'urbanisme de l'APC fait mine de l'ignorer. « Cette voie d'évitement est une solution pour éliminer les inextricables embouteillages de Hai El Badr, constituant un point noir déjà répertorié par la DTP. Elle drainera le flux considérable de véhicules vers la station multinodale du terminus du métro. Toute entrave, quant à sa réalisation, occasionnera de graves préjudices à cette structure », a expliqué ce technicien.