Les gardes communaux ne décolèrent pas. Leur détermination à aller jusqu'au bout de leurs revendications reste intacte malgré les «fortes pressions» subies ces derniers jours. Des «pressions» auxquelles se sont ajoutées des arrestations massives opérées ces dernières 48 heures par les services de sécurité. Elles ont été si massives que la Coordination nationale de la garde communale a été obligée de reporter son sit-in qui devait se tenir hier devant l'Assemblée populaire nationale (APN). «Nous avons décidé de renoncer à ce sit-in en raison des nombreuses arrestations opérées parmi les animateurs du mouvement. Nous avons également décidé de ne pas tenir ce sit-in comme prévu pour éviter des affrontements avec les services de sécurité qui ont été fortement déployés sur les routes menant vers Alger», a expliqué Lahlou Alliouet, porte-parole de cette coordination. Selon lui, 297 gardes communaux ont été arrêtés de samedi à dimanche. Ces arrestations en grand nombre ont été essentiellement opérées à Boufarik, dans la wilaya de Blida, où les gardes communaux se sont regroupés ces derniers jours en prévision de ce sit-in devant la Chambre basse du Parlement. D'autres gardes communaux ont été interpellés à Tizi Ouzou, à Bouira, à Médéa, à Souk Ahras et à Biskra. Selon le porte-parole de la coordination, la date du sit-in devant l'APN sera fixée dans les prochains jours. Les gardes communaux refusent de faire machine arrière, estimant ainsi avoir suffisamment patienté sans rien voir venir. Ils accusent le ministre de l'Intérieur de les avoir bernés pendant des mois en leur faisant miroiter des promesses qu'il n'a jamais tenues. En juillet 2012, à l'issue d'une réunion regroupant les représentants des gardes communaux et ceux du ministère de l'Intérieur, Daho Ould Kablia avait annoncé un accord qui prévoyait entre autres la revalorisation de la prime alimentaire en la faisant passer de 3000 à 4200 DA, la mise en œuvre d'un dispositif de retraite proportionnelle au profit des agents cumulant 15 années de service au 31 décembre 2012 sans condition d'âge, l'institution d'une indemnité spécifique d'invalidité pour les gardes communaux souffrant d'une infirmité. Cet accord prévoyait également le recyclage des gardes communaux qui n'ont pas atteint l'âge légal de la retraite dans les entreprises publiques. A cela s'ajouterait la revalorisation de la prime de rendement à hauteur de 20%. Mais six mois plus tard, cet accord n'a pas été concrétisé sur le terrain. Ce qui a contraint les gardes communaux, qui sont au nombre 94 000, de reprendre la protestation en organisant d'abord des sit-in au niveau des wilayas. Leur combat, ils veulent l'inscrire dans la durée jusqu'à ce que leur situation soit définitivement clarifiée et leurs droits garantis.