La mort de Abderrezak Bouhara a complètement changé la donne au sein des ailes rivales Des membres du Comité central et des mouhafedhs restés fidèles à Belkhadem, mènent campagne à travers les différentes wilayas pour «vendre» le retour de l'ex-secrétaire général. La crise au FLN s'exacerbe. Chaque camp tente de tirer la couverture à lui. Comme attendu, les partisans de Abdelaziz Belkhadem, sorti par la petite porte lors de la sixième session, reviennent à la charge. Le secrétaire général, officiellement destitué, se cramponne désespérément à son poste. Il n'a jamais cessé de se livrer à des intrigues politiciennes en manigançant dans tous les sens. Des membres du Comité central et des mouhafedhs restés fidèles à Belkhadem sont envoyés mener une campagne à travers les différentes wilayas pour «vendre» le retour de l'ex- secrétaire général à la tête du parti. La mort de Abderrezak Bouhara a complètement changé la donne au sein des ailes rivales. Son départ a donné lieu à une guerre larvée pour le contrôle du parti. Les tractations et le bras de fer entre les deux principaux belligérants se sont soldés par le renvoi sine die de la date de la session du Comité central pour l'élection du nouveau secrétaire général. Transformer les mouhafadhas en comités de soutien à la candidature de Belkhadem est la formule trouvée par les ouailles du secrétaire général évincé, comme contre-attaque en faveur de l'ex-SG qui sera, selon cette logique, réélu à bulletin secret. Les résultats de la mission des émissaires commencent à porter leurs fruits. De fil en aiguille, la mouhafadha de Béjaïa a rendu public, hier un communiqué à cet effet. D'autres messages de soutien vont certainement suivre durant les prochains jours. Cette opération tend vraisemblablement à réhabiliter Belkhadem. Le Bureau politique, présidé par Abderrahmane Belayat, l'un des plus fidèles lieutenants de Belkhadem, a déjà recueilli huit candidatures. Ainsi, les redresseurs ne ratent aucune occasion pour réitérer l'illégitimité du BP, et partant, toutes ses réunion et déclarations. Ils (redresseurs...Ndlr) ne reconnaissent bien entendu que le bureau de la sixième session comptant cinq membres après sa désertion par les trois autres membres partisans de Belkhadem. Le bureau en question est présidé par Mohamed Boumahdi. Donc pour eux, la mission avait pris fin avec la destitution de Belkhadem. Cela est valable aussi pour le porte-parole du FLN, relève-t-on. Des réunions de concertation sont menées presque quotidiennement par les membres du mouvement de redressement. La dernière en date est tenue hier au siège de la mouhafadha d'Hussein-Dey où «70 membres du CC issus de la région Centre ont pris part à cette réunion», selon une source proche du parti. Mohamed Boukhalfa, l'actuel président du groupe parlementaire du tiers présidentiel au Conseil de la nation et néanmoins très proche de feu Abderrezak Bouhara est celui dont le nom revient avec insistance pour prendre les rênes du FLN. A côté de Abdelaziz Ziari, le ministre de la Santé, M.Boukhalfa, ancien membre du Bureau politique, part favori pour réunir le consensus autour de lui, affirme la même source. Toutefois, le consensus ne serait valable qu'après sa validation par ce qui est appelé par notre interlocuteur, «l'environnement» du parti, en l'occurrence, explique-t-il «le feu vert du président de la République également président d'honneur du parti ainsi que l'aval d'autres institutions de l'Etat». Les choses vont se clarifier au courant de la semaine prochaine, a-t-il conclu. Les membres du comité central ayant affiché tardivement leur opposition à Belkhadem ainsi que le groupe des ministres ayant soutenu le départ de Belkhadem, sont également consultés autour du futur secrétaire général qui sera plébiscité lors de la prochaine session extraordinaire.