Des chômeurs de la ville de Laghouat se sont rassemblés pacifiquement, hier, devant le bureau de main-d'œuvre pour dénoncer la mauvaise gestion de cette antenne administrative. Mais quelques minutes plus tard, les policiers sont intervenus pour avorter le sit-in. Des émeutes ont éclaté alors suite à des arrestations. Les protestataires s'étaient rassemblés pour dénoncer «les magouilles» qui caractérisent le fonctionnement du bureau de main-d'œuvre de Laghouat. Ils dénoncent en outre la mal-vie et leur exclusion. Cependant, le sit-in a été violemment réprimé par les forces de l'ordre. Les policiers n'ont pas hésité à bastonner les jeunes chômeurs. Par la suite, des émeutes ont éclaté dans plusieurs quartiers, dont les plus mythiques de la ville, à savoir Ksar Farroudj, Chetit et Ksar Bezaim. Les forces antiémeute ont utilisé des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule. Une dizaine de jeunes ont été arrêtés et conduits à la brigade de gendarmerie de Laghouat. Dans un communiqué rendu public hier, le bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) à Laghouat avance l'arrestation de 5 jeunes. Selon le document, il aura suffit 15 minutes aux forces antiémeute, «visiblement prépositionnées pour intervenir». La LADDH explique qu'«en réaction à l'arrestation des jeunes chômeurs et à l'utilisation de la violence par la police, des émeutes ont éclaté dans plusieurs quartiers de la ville». Le chef de la sûreté de wilaya de Laghouat a refusé de recevoir le président du bureau de la LADDH, Yacine Zaïd. L'ONG de défense des droits de l'homme «fait porter l'entière responsabilité des dérapages et de la violence aux autorités qui ont opté directement pour la répression et la violence face à des jeunes qui se sont rassemblés d'une manière pacifique». «Les jeunes réclament du travail et une vie digne», est-il précisé.