-La gestion des déchets pose aujourd'hui un problème. Pourquoi ? La gestion des déchets représente une problématique importante pour le gouvernement. Pour preuve : la première question étudiée avec le nouveau gouvernement portait sur cette gestion et sur les opérations de nettoyage. A l'Agence nationale des déchets, nous essayons de nous projeter sur l'avenir. Nous allons accompagner les APC et les collectivités locales pour mieux mener leur mission, à savoir la collecte, le transport et la valorisation des déchets. Nous existons depuis 2002, mais nous nous sommes d'abord concentrés sur l'organisation et la gestion des déchets, car lors d'un diagnostic préalable, nous nous sommes aperçus que les acteurs qui intervenaient dans la gestion des déchets évoluaient en rangs dispersés. -Qu'en est-il des opérations pilotes de tri sélectif ? Le tri sélectif comprend deux types : le tri à la source et le tri au centre. Le premier est effectué par le citoyen : il trie ses ordures avant de les jeter. Le citoyen trouvera des bacs de différentes couleurs dont chacune correspond à une matière précise. Par exemple en Algérie, nous allons mettre en place un bac vert et un autre jaune. Le premier sera consacré aux matières humides qui peuvent se dégrader et devenir nuisibles à un moment donné. Quant au deuxième, il sera consacré aux matières sèches, comme le plastique, le carton, le papier, le bois, le verre... Des matières recyclables. Par ailleurs, nous envisageons d'étendre le code des bacs jusqu'à cinq couleurs, une fois le citoyen habitué. Pour rappel, il y a des régions qui ont déjà leur code de couleurs comme Zéralda, Staouéli et des régions à Annaba. Pour ce qui est du tri au centre, nous devons d'abord recevoir tous les déchets et les mettre dans un centre de tri où l'on fait la séparation. Une fois le tri réalisé, nous sommes obligés de les mettre dans une laveuse. Il faut savoir que l'Algérie dispose déjà de quelques centres de tri sélectif comme ceux de Blida et de Sétif. -Que fera-t-on ensuite de ces matières ? Malheureusement en Algérie, le taux de recyclage ne dépasse toujours pas les 7%. Lors de la valorisation, il y a deux étapes essentielles : la récupération et le recyclage. Entre les deux opérations, il existe un marché pour vendre cette matière. Et nous avons pensé à mettre en place une décheterie comme structure régulatrice de ce marché. Car si demain, il y a une chute du prix de la matière recyclable, le récupérateur ne trouvera plus son compte. Comme le récupérateur en Algérie est un privé, il se tournera probablement vers une activité plus rentable. Et le recycleur serait le seul perdant. En cas de chute des prix, donc la décheterie, forcément étatique, rachètera ces matières sur la base d'un prix référentiel national. Le projet, à terme, est de lancer 48 décheteries. Certaines wilayas ont déjà la leur (à Blida, il en existe même deux) et nous sommes en train d'en construire une deuxième à Djelfa. En se concentrant sur le recyclage, l'Algérie parviendra certainement à disposer de grands pôles économiques. -Quels types de déchets sont recyclés en Algérie ? En Algérie, nous produisons plus de 10 000 00 tonnes de déchets par an. Entre 60 et 70% des déchets collectés sont des déchets humides (organiques). Les 30% restants, secs tels que le plastique, le bois, le papier carton…, c'est-à-dire ceux qui sont recyclés, sont les déchets les plus présents dans les poubelles. Le plastique et le carton sont recyclés en nouveaux produits de la même matière.