La région de Guerbès, à l'est de Skikda, a été retenue par Sonatrach pour abriter un mégaprojet de pétrochimie. L'information a été révélée, jeudi dernier, par Abdelhamid Zerguine, PDG de Sonatrach, lors d'une rencontre qu'il a tenue avec l'ensemble des responsables des différentes unités du pôle hydrocarbures de Skikda. Selon une source proche du complexe pétrochimique de Skikda (CP1K), M. Zerguine s'est même déplacé à Guerbès pour inspecter le site devant abriter les nouvelles installations pétrochimiques. «C'est un mégaprojet intégré dédié à la pétrochimie qui comprendra pas moins de 20 unités à implanter sur une assiette foncière de 600 ha», explique notre source, ajoutant qu'il générera 20 000 postes d'emploi direct. «Pour le moment, le projet est à sa phase de gestation et à ce jour, l'option de Guerbès reste la plus plausible, vu que la plateforme pétrochimique de Skikda, qui s'étale sur 1200 ha, est arrivée à saturation et ne peut plus dégager d'assiettes conséquentes pour accueillir de telles installations.» L'information qui a vite fait le tour de la ville a été très commentée vu que le site retenu par Sonatrach jouxtera le périmètre de la zone humide Guerbès-Sanhaja classée dans la convention de Ramsar et qui, en plus, bénéficie d'un projet de développement financé, entre autres, par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et aussi par le Fonds mondial de la nature (WWF). D'aucuns estiment que l'implantation d'une industrie pétrochimique près de ce biotope risque de le fragiliser davantage. Contacté, Redouane Souames, président de l'association Ecologica pour la protection de l'environnement, s'est dit «inquiet». «Même si d'après les informations dont nous disposons, le projet de Sonatrach n'aura pas à empiéter sur l'espace de la zone humide, il n'en demeure pas moins que ce genre d'installation risque de représenter un vecteur potentiel de pollution. Nous craignons d'éventuelles conséquences de ce projet sur le devenir d'une zone protégée et qui abrite tout de même plus de 14% de la biodiversité nationale», a-t-il ajouté.