Les agences de communication et de publicité sont en pleine effervescence après la circulaire du chef du gouvernement Ahmed Ouyahia qui enjoint les opérateurs publics à confier leur publicité à l'Agence nationale de l'édition et de la publicité (ANEP). L'agence officielle avait rapporté que le chef du gouvernement avait instruit le 18 août dernier « les administrations publiques, les entreprises publiques économiques, les établissements publics à caractère industriel et commercial, les établissements publics à caractère administratif, les banques publiques et tout autre organisme public à acheminer, à traiter et à contracter leur publicité et annonces exclusivement par le canal de l'ANEP ». Les agences de publicité estiment que c'est une mesure discriminatoire et compte saisir les autorités par le biais de la Confédération algérienne du patronat (CAP) lors de la prochaine tripartite. Selon Smaïl Boudechiche, directeur de l'agence Edition 48, plusieurs agences risquent de mettre la clé sous le paillasson après l'entrée en vigueur de ladite circulaire. Celle-ci pénalisera également entreprises, organismes et collectivités publics qui s'adressent souvent à ces agences, notamment à l'intérieur du pays où l'ANEP n'est pas présente, selon notre interlocuteur. D'après lui, l'ANEP favorise en général des journaux qui n'ont pas un grand nombre de lecteurs. Cet état de fait ne répond pas aux attentes des entités publiques qui s'adressent à cet organisme, affirme M. Boudechiche. Ce dernier estime que dans ce cas de figure les règles de compétitivité et de concurrence ne sont pas respectées. Près de 300 à 400 agences sont concernées par les répercussions de la décision du gouvernement. Pour M. Boudechiche, ce retour au monopole de l'ANEP est synonyme de mise à mort de plusieurs agences. Il déplore le fait qu'il n'existe pas d'organisation ou d'association qui représente la corporation. Des actions seront entreprises pour y remédier, indiquera-t-il.