Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a adopté une réforme de ses statuts qui ramène dans l'instance «toutes les composantes de l'islam de France», a déclaré Abdallah Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie. L'assemblée générale du CFCM, réunie à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), a adopté à une large majorité (112 pour, 29 contre et 3 blancs) la réforme qui prévoit une direction collégiale et une présidence tournante. «C'est un premier pas pour mettre un terme aux querelles, maintenant il faut préparer les élections, prévues pour le mois de juin», a-t-il ajouté. Dans un communiqué, le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, précise que «ces nouveaux statuts renforceront l'esprit de concertation (choura) au sein de l'instance représentative du culte musulman, afin de mieux répondre aux attentes des musulmans de France». Le CFCM a été créé en 2003 sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, pour doter les 3,5 millions de musulmans vivant en France d'une instance représentative, mais il a rapidement été grippé par des conflits entre ses différentes composantes. Lors des dernières élections, en 2011, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans) et la Grande Mosquée de Paris (proche de l'Algérie) avaient boycotté le scrutin. Parmi les grandes fédérations, il ne restait donc que le Rassemblement des musulmans de France (RMF, proche du Maroc), ce qui limitait la légitimité de l'instance. Le compromis arraché, samedi dernier, permet de les réunir en accordant un mandat de six ans à une direction collégiale (un président et au moins deux vice-présidents issus de chacune des grandes fédérations). La présidence tournera tous les deux ans (d'abord la GMP, puis l'UOIF et le RMF).