Même si la délinquance chez les mineurs a enregistré une certaine baisse en 2012, comparativement aux années précédentes, toute l'attention de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) est axée sur le renforcement des 50 brigades de protection des enfants présentes sur le territoire national. Mme Kheïra Messaoudène, commissaire divisionnaire, a révélé, hier, au forum de la Sûreté nationale, organisé à Alger, que 6562 délits ont été commis par des mineurs. Le nombre d'enfants impliqués est de 9343, «une baisse sensible par rapport à ce qui a été enregistré durant les années précédentes». Le vol reste le premier type de délit commis. Un chiffre effrayant a été, par ailleurs, avancé par la même divisionnaire : 17 homicides volontaires ont été perpétrés par des enfants et les victimes sont également des mineurs. «On a banalisé le meurtre. Souvent, c'est suite à une dispute, un conflit à cause d'un ballon ou autre cause, renseignant sur la crise morale que nous sommes en train de vivre», explique la même divisionnaire qui révèle par la même occasion que 58 agressions commises sur les descendants par des mineurs ont été enregistrées durant la même période. Mme Messaoudène estime qu'il y a un certain alarmisme concernant l'ampleur accordée au phénomène des kidnappings. 80% des cas signalés en 2012 sont des fugues. Les autres font encore l'objet d'enquêtes. «Seule l'enquête peut déterminer s'il s'agit vraiment d'un kidnapping qui reste un phénomène très rare, dont le mobile est généralement la rançon ou le règlement de comptes.» Toujours concernant la délinquance juvénile, 75% des cas ont été sanctionnés par la remise de ces enfants à leurs parents. Les 25 autres sont du ressort de la justice qui les prend en charge dans les centres appropriés, explique la divisionnaire. Selon les chiffres avancés par les représentants de la Sûreté nationale, la campagne de lutte contre le port des armes blanches dévoile que 2689 affaires ont été recensées, moins qu'en 2011 où l'on a enregistré 3552 affaires. La DGSN lancera, le 4 mars prochain, l'année algérienne de la prévention de proximité contre la criminalité urbaine. Cette initiative est prise avec les associations de sauvegarde de la jeunesse. Des psycho-bus et des équipes de psychologues et de médecins sillonneront les quartiers populaires pour prévenir les jeunes contre la consommation de la drogue et la criminalité urbaine.