Les tracteurs-citernes ont de beaux jours devant eux ; ils continuent à être sollicités régulièrement par les citoyens en quête du précieux liquide, notamment au chef-lieu de wilaya. Ils constituent les principaux moyens d'approvisionnement des commerces (cafés, restaurants et hôtels), des bains maures et des douches. Les habitants de certains quartiers y ont aussi recours pour faire face à la pénurie d'eau. C'est dire que sans l'apport de ces revendeurs de cette substance vitale, moyennant bien sûr le paiement de 500 à 600 DA la citerne, le problème d'eau que connaît la région aurait pris des proportions assez graves. Mais, ce n'est pas tout le monde qui peut se permettre d'acheter le précieux liquide d'une manière continue et dans des cités où l'on est censé être approvisionné par le réseau de distribution mis en place à cet effet. Or, celui-ci est défectueux par endroits et quasiment inefficace dans d'autres, comme l'attestent les nombreuses fuites d'eau, les branchements illicites et les réclamations répétées des consommateurs quant aux perturbations de la distribution. Et l'on nous signale, encore une fois, que des quartiers entiers sont privés d'eau depuis plusieurs semaines, aussi bien au centre-ville de Chlef qu'à sa périphérie, notamment à Ouled Mohamed, El hamadia (cité des 56 logements), Chegga, Hai Bensouna et Hai Zebboudj. Pour beaucoup de citoyens, ces coupures ont tendance à devenir de plus en plus fréquentes et causent beaucoup de tracas aux familles touchées. « A défaut de pouvoir acheter l'eau, nous sommes obligés de parcourir plusieurs kilomètres pour se la procurer à partir des rares points d'eau existants », diront des plaignants. Difficultés d'approvisionnement Contacté à ce propos, le directeur commercial de l'unité de l'ADE, M Klouch, reconnaît l'existence de difficultés d'approvisionnement dans certaines agglomérations, telles que Bocca Sahnoune, Hai Chorfa, Lala Aouda, Ouled Mohamed et Hai Zebboudj. « A Hai Zebboudj et Ouled Mohamed, ce sont les faibles débits des forages qui entravent l'alimentation de ces quartiers d'une manière régulière et suffisante. Par contre, pour les habitants des mêmes sites dont l'approvisionnement se fait à partir du barrage de Sidi Yacoub, la distribution est assurée normalement », souligne-t-il. Par ailleurs, pour ce qui est des autres localités affectées par la pénurie d'eau, il impute l'origine aux « défaillances techniques enregistrées après la mise en service du nouveau réseau de distribution dont le maître de l'ouvrage est la direction de l'hydraulique ». En outre, le même responsable cite un autre facteur défavorisant qui oblige ses services à maintenir les restrictions de la distribution décidées par les pouvoirs publics en juillet 2005, suite à la sécheresse qui affectait cette partie de la wilaya. « De 48 000 mètres cubes par jour, nous sommes passés à une dotation de 25 000 mètres cubes pour les cinq communes que gère entièrement l'ADE. Il est évident que cette quantité est de loin très insuffisante et nous impose à limiter la distribution à raison d'un jour sur trois », fera -t-il encore remarquer. ce programme pourrait, selon ses dires, être ramené, à l'approche de l'été, à un jour sur deux avec la mise en exploitation de nouveaux forages et l'augmentation du quota journalier accordé à partir du barrage de Sidi Yacoub.