L'annonce de fermeture de l'école saoudienne à Alger, faite la semaine dernière à Alger par le ministre de l'Education nationale Boubekeur Benbouzid, a suscité les craintes et le mécontentement des parents d'élèves de cet établissement. Ainsi, pour battre en brèche la décision de M.Benbouzid, le représentant de l'association des parents d'élèves de l'école saoudienne à Alger, reçu à notre rédaction, souligne que l'ouverture de cet établissement en 2003 a été consacrée par un accord entre les deux gouvernements signé le 6avril 2004. L'accord, dont nous avons une copie, a été signé, pour la partie algérienne, par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Hocine Maghlaoui, et de l'autre côté par l'ambassadeur de l'Arabie Saoudite en Algérie, Bakr Ahmed Qezaz. Dans le préambule de ce protocole, les deux gouvernements expliquent l'ouverture de cet établissement par leur souci de promouvoir l'enseignement et la culture arabe et musulmane. S'agissant du contenu des programmes, l'article 4 de cet accord stipule que « l'école assure un enseignement en conformité avec le programme du système éducatif saoudien, tout en réservant un intérêt particulier pour l'enseignement de l'histoire et de la géographie de l'Algérie, mais aussi de l'éducation civique en recourant, pour ce faire, aux méthodes du système éducatif algérien ». Il convient de signaler que le ministre Benbouzid a écarté la fermeture du lycée français de Ben Aknoun (Alger), qui dispense, pourtant, des programmes non conformes au système éducatif national, sous le motif d'un accord intergouvernemental. C'est pour cette raison que les parents d'élèves de l'école saoudienne crient au « deux poids, deux mesures ». Les parents d'élèves indiquent que les pressions sur l'école saoudienne ont commencé dès la publication du décret présidentiel 04-433 en date du 29 septembre 2004 fixant les conditions d'ouverture pour les écoles étrangères. « L'école saoudienne remplit le critère de conformité avec le programme national en assurant les matières de l'histoire, de la géographie et de l'éducation civique mais aussi du français, et ce, en vertu de l'accord entre les deux gouvernements et du cahier des charges de l'école », plaident les parents d'élèves. L'école, expliquent-ils, prodigue, en sus, des matières scientifiques et sociales, l'ensemble des filières des sciences islamiques, mais, à la différence du système éducatif algérien, avec plus de rigueur et de profondeur. « La matière des sciences islamiques a été utilisée comme un alibi pour répandre des rumeurs et des contrevérités selon lesquelles l'école serait devenue un havre du terrorisme et du wahhabisme », déplorent les parents d'élèves qui rejettent, mordicus, ces accusations. Selon eux, la matière des sciences islamiques est inspirée, sans plus, du Coran et de la Sunna authentique. Pour le wahhabisme, « écarté » d'ailleurs des programmes de l'école, il ne peut que ressembler, estiment-ils, à la pensée de Benbadis qui s'était dressé contre le charlatanisme. « En choisissant cette école, nous voudrions former un bon citoyen pour l'Algérie », ajoutent-ils. Ils déplorent, par ailleurs, la posture passive de l'école saoudienne qui s'est mise devant le fait accompli en apprenant la décision de fermeture. Pour nos interlocuteurs, seul le ministère algérien des Affaires étrangères est habilité à notifier une quelconque décision à l'école qui relève de l'ambassade saoudienne. « On ne peut que s'interroger sur les motifs réels de la décision de fermeture », concluent les parents d'élèves. A noter que l'effectif de l'école est de 720 élèves, dont 445 Algériens et 80 % de double nationalité (algéro-saoudienne).