Des revendeurs de ciment et des entrepreneurs mécontents ont organisé, hier, un rassemblement devant le complexe du ciment à Oued Sly pour protester, selon leurs dires, contre les faibles quotas de ciment mis à leur disposition et des dysfonctionnements constatés. Ils contestent aussi le fait que ce matériau soit distribué en dehors de la wilaya, estimant que le marché local doit passer en priorité. En outre, ils dénoncent la bureaucratie et ce qu'ils qualifient de « monopole exercé par des clients privilégiés ». Les protestataires ont été reçus dans la matinée par le PDG de l'entreprise, Mohamed Meknassi, en présence des cadres de l'usine et du service commercial. Ils ont mis à profit cette rencontre pour exposer de vive voix leurs doléances qui portent sur l'augmentation de leurs quotas. Cette exigence, faut-il le signaler, intervient à un moment où le ciment connaît une forte demande au point que le sac de ciment est cédé par les revendeurs à plus de 270 DA, alors que la cimenterie le cède à 210 DA. Cette augmentation explique, selon le PDG de l'ECDE, la pression qu'exercent certains « clients conjoncturels » sur l'entreprise pour obtenir le maximum de quantités de ciment. D'après lui, il existe 487 registres de commerce de revente du ciment à travers la wilaya, contre 328 en 2005, soit 159 RC de plus que l'exercice écoulé. « Certains d'entre eux n'ont même pas de locaux et veulent accaparer le produit à des fins de spéculation. Sinon comment expliquer que le prix de vente qu'ils pratiquent ait subi une hausse vertigineuse alors qu'il est resté stable à l'usine ? Comment expliquer aussi qu'au niveau de "petites" communes, comme Bouzeghaia et Oued Sly, on dénombre pas moins de 85 et 48 revendeurs de ciment ? », s'est-il interrogé. Et d'annoncer qu'un assainissement des dossiers de cette catégorie de clientèle sera effectué incessamment. Il précisera que « le contrôle de ces commerçants, en dehors de la cimenterie, ne relève pas de la compétence de nos services, car notre travail se limite à s'assurer de la conformité du dossier commercial et fiscal avant de satisfaire leur commande ». Pour ce qui est des entreprises de réalisation, il assure que « celles-ci sont approvisionnées normalement et régulièrement sur la base, bien entendu, des marchés qu'elles réalisent et d'une programmation rigoureuse avec la possibilité pour les entrepreneurs de choisir le calendrier date de leurs enlèvements ». Il affirme que la priorité dans l'approvisionnement est accordée à l'outil de réalisation local et national pour la concrétisation des projets inscrits au titre du plan quinquennal de développement. « Cela fait partie de notre stratégie commerciale qui consiste à avoir une part importante du marché au niveau du centre et du sud du pays, compte tenu de l'évolution de nos capacités de production qui sont passées de 1 million de tonnes en 2004 à 2 millions de tonnes en 2005 », déclare-t-il. Et d'ajouter : « Nous avons réalisé des investissements de l'ordre de 700 milliards de centimes pour se maintenir. Et à ce titre, nous devons assurer la pérennité de l'entreprise en tenant compte de la rude concurrence qui s'annonce dans le secteur et des nouvelles exigences du marché. » A ses yeux, les 7000 tonnes de ciment, que produit journellement l'usine, sont largement suffisants pour satisfaire la demande exprimée par la clientèle.