Ayant bénéficié de l'habitat rural sans énergie électrique il y a déjà 3 ans, ces familles sont poursuivies en justice pour avoir recouru au piratage. La direction de distribution Seybouse (DDS) de Sonelgaz Annaba a poursuivi en justice en appel les 100 familles habitant des logements ruraux implantés dans le chef-lieu de la commune de Oued El Aneb, pour piratage d'énergie électrique, apprend-on des concernés. Par cette action, cette société se pose en victime pour un délit dont elle est elle-même la cause. De leur côté, les habitants incriminés justifient leur acte par le non-raccordement de leurs habitations à l'électricité depuis 2010, date d'attribution de leurs logements. «Peut-on croire qu'en 2013, des habitants de la wilaya de Annaba vivent encore sans électricité ? Il est inconcevable de vivre trois ans sans énergie électrique. Nous avons des enfants, et des personnes âgées qui ont besoin de cette énergie. Nous habitons la quatrième ville d'Algérie et la DDS Annaba veut nous réduire au silence par son action en justice qui cache on ne peut mieux son incompétence à être au service des citoyens», s'indignent des pères de famille. Comble de l'ironie, les bidonvilles qui ceinturent la commune de Oued El Aneb profitent amplement de cette commodité, et ce au nez et à la barbe de cette institution publique. Les lacunes de la DDS sont relevées dans un document adressé à cette dernière par la direction des mines. Il y est clairement mentionné que «la cité des 100 Logements ruraux de Oued El Aneb, dans la daïra de Berrahal, figure parmi les cités prioritaires pour l'alimentation en énergie électrique en janvier 2012». Et pourtant, rien n'a été fait depuis, loin s'en faut. Par contre le recours de ces habitants au piratage a fait bouger illico presto lesdits services, qui n'ont pas hésité à les poursuivre en justice, laquelle les a condamnés en première instance à de fortes amendes. Une célérité qui aurait été plus appréciée si elle avait concerné les travaux de raccordement à l'électricité de cette cité. Pis encore, cette entreprise publique ne s'est pas contentée du verdict, elle a introduit un appel espérant une condamnation plus sévère. Mais qui condamne la DDS pour un retard de plus d'une année ayant privé tout un quartier d'une énergie à laquelle tout le monde a droit ? De sa part, cette entreprise publique se justifie brièvement comme suit : «A défaut de financement de ce projet, les réalisateurs l'ont inscrit sur un programme d'Etat dont l'avis d'appel d'offres est en cours.» Mais les victimes de cette situation, qui se disent non concernés par ce problème qui les pénalise injustement, en appellent au wali de Annaba pour un règlement rapide du litige.