La deuxième édition du Festival national du théâtre féminin était dédiée à la comédienne Wafia Belarbi. Annaba De notre envoyé spécial Trois prix Keltoum pour la pièce Nissa Bila Malamih (Femmes sans traits) de l'Association Nawrass de Blida, jeudi soir au théâtre régional Azzeddine Medjoubi de Annaba, lors de la clôture du 2e Festival national du théâtre féminin. Cette pièce, mise en scène par Mohamed Abbas Islam, d'après un texte irakien, évoque le huis clos imposé à trois femmes par un homme oppresseur. Soria Saâdi, Yasmine Abdelmoumen, et Kenza Assala Benboussaha, les trois jeunes comédiennes, ont décroché le prix spécial du jury. Le jury, présidé par le critique Brahim Noual, a décidé d'accorder le prix du meilleur comédien à Ahmed Meddah. «Ce prix va me donner un nouvel élan pour poursuivre ma carrière. Je ne m'attendais pas à recevoir ce prix dans un festival destiné à la création féminine», a soutenu le comédien. Mourad Bouchhir a reçu le prix de la meilleure scénographie pour cette même pièce. La jeune comédienne, Souad Djenati, de la troupe Mosaïque de Sidi Bel Abbès, qui a étonné tout le monde par sa performance, a reçu le grand prix Keltoum pour le spectacle le plus complet avec son monologue Maya, qui raconte l'histoire d'une jeune fille tentée par la harga. Le spectacle a été mis en scène par Hicham Houari Boussahla. «C'était un challenge. Et je crois que nous avons réussi. Nous avons créé la troupe Mosaïque depuis trois ans avec un groupe d'amis. J'ai commencé en 2003 avec le théâtre universitaire. Ensuite, j'ai rejoint le théâtre régional de Sidi Bel Abbès en 2007. Maya est le nouveau spectacle de la saison», nous a expliqué Souad Djenati. Halima Ben Brahim, du Théâtre régional de Batna, a reçu le prix de la meilleure comédienne, devançant la jeune Sabrina Korichi, retenue dans la short list du jury. Sabrina Korichi a joué dans la pièce Kharjet (elle est sortie) mise en scène par Tounès Aït Ali. Tounès Aït Ali a décroché le prix de la meilleure mise en scène. «On m'a donné le prix pour me dire : continue ! Eh bien, l'année prochaine je reviendrai pour décrocher le grand prix», a plaisanté Tounès Aït Ali, également comédienne. Orfia fi samt el lil (Orfia dans le silence de la nuit) du théâtre régional de Béjaïa a obtenu deux prix : le meilleur texte pour Omar Fetmouche et la meilleure musique pour Rahima Khelfaoui. Dans les recommandations du jury, lues par la comédienne Samira Sahraoui, il a été demandé d'éviter dans le futur que les spectacles présentés soient écrits, mis en scène et scénographiés par les mêmes personnes. «En tant que président du jury, je suis heureux et soulagé. Nous avons essayé d'être judicieux dans notre choix. Il y avait des critères esthétiques et poétiques à retenir. Nous sommes tombés à 90% d'accord. Nous souhaitons plus de travail et plus d'acharnement de la part des femmes créatrices pour les futures éditions de ce festival. Nous avons vu de belles prestations. Les jeunes de la troisième génération nous ont emballé par leurs performances. Il y a de l'espoir», a soutenu Brahim Noual. La cérémonie de clôture a été marquée par des hommages rendus aux comédiennes Douja Achaachi et Bahia Rachdi, à la metteur en scène Hamida Aït El Hadj et à la technicienne Soumaya Ghedar. Rihlet hob (voyage d'amour), une performance montée par Lynda Sellam, avec les jeunes comédiens de la troupe Top Farah de la cité universitaire de Maraval d'Oran a été jouée. Un spectacle fort applaudi. «Nous voulions rendre hommage à toutes les femmes et à toutes les djamilate de l'Algérie. C'est une petite mise en place préparée en une journée», a précisé Lynda Sellam. Deux danseurs du groupe «Sarab» d'Annaba ont exécuté des expressions urbaines en free style, suscitant l'admiration du public nombreux. La soirée a été entamée avec un tour de chant de l'ensemble féminin annabi.