La secrétaire générale du Parti des travailleurs Abdelmalek Sellal «n'a parlé que des généralités à propos de la révision de la Constitution». Un discours sur fond de relents d'une campagne électorale pour l'élection présidentielle de 2014. C'est ce qui ressort du meeting populaire organisé, hier à la salle de cinéma Sierra Maestra, par la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. Cette dernière, qui a emboîté le pas au président Abdelaziz Bouteflika, a saisi le contexte du 8 mars pour lancer sa précampagne. Hanoune, qui a animé avant-hier un rassemblement des femmes de l'est du pays, tandis que d'autres députés et membres de la direction ont fait de même à Zéralda, a nettement affiché ses intentions. A gorge déployée et sous des ovations nourries et de youyous, elle a appelé l'assistance, composée de femmes militantes du PT venues des quatre coins du pays à se constituer comme «bouclier contre l'éventuelle invasion étrangère». Elle a invité ses militantes à se mobiliser davantage pour faire peur et dissuader de leurs desseins ceux qui tirent les ficelles dans l'ombre contre l'Algérie. Pour surchauffer la salle, elle déclare qu'il est du devoir de tous et toutes de défendre l'unité et l'indépendance nationales ainsi que l'intégrité du territoire national. La menace dit-elle, «n'a jamais été grande et acharnée qu'aujourd'hui». Avant d'appeler les Algériennes à «se dresser contre l'ennemi externe et interne». Un thème de campagne qui ne dit pas son nom à quelques mois seulement de la présidentielle. Abordant le projet de révision de la Constitution, Hanoune a affirmé que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, «n'a parlé que des généralités à propos de la révision de la Constitution». Il s'est contenté d'avancer qu'il «a accueilli les propositions des partis politiques à ce sujet». Est-ce qu'il y aura un débat, s'agit-il d'une révision profonde ou de simples amendements? s'est demandé la secrétaire générale du PT. Tout n'est pas clair, car tous ces éléments fondamentaux n'ont pas été évoqués. La responsable du PT s'est dite même inquiète de voir le projet d'amendement de la Constitution adopté par voie parlementaire, minée par les affairistes de tous genres. Pour couper l'herbe sous leurs pieds et déjouer toutes les cartes des adversaires de l'Algérie, Mme Hanoune exhorte les pouvoirs publics à prendre en charge tous les dossiers en suspens tels la lutte contre la corruption, le chômage, les retombées de la tragédie nationale. La secrétaire générale du PT, qui est tombée à bras raccourcis sur la présidente du Congrès mondial amazigh et le MAK en Kabylie, fait sienne la revendication d'officialisation de la langue amazighe après l'avoir promue en langue nationale. Pour régler le problème du chômage au sud du pays, elle plaide pour la réouverture des entreprises publiques dans cette région. Toutes ces brèches doivent être colmatées pour sauvegarder la stabilité et l'unité territoriales du pays, croit-elle savoir. Freedom House, une ONG basée à Washington, la Central Intelligence Agency ou CIA qui opère par l'ingérence syndicale n'ont pas échappé au réquisitoire de Mme Hanoune. Totalement engagée dans cette campagne, les points relatifs au thème du jour, le 8 mars, à savoir le Code de la famille, la politique des quotas, le harcèlement sexuel et son corollaire le travail précaire, ont été relégués au second plan par Mme Hanoune. Pour le PT, le Code de la famille doit être abrogé et la politique des quotas est qualifiée d'anticonstitutionnelle. A ce propos, elle déplore qu'on n'a pas encore droit aux manifestations au niveau de la capitale pour marquer la journée de 8 mars.