Un enfant de 12 ans a été poignardé dimanche dernier par un autre du même âge dans un quartier de la ville de Aïn Bessem. Les phénomènes de délinquance ne sont plus l'apanage des grandes villes du pays. Celle de Aïn Bessem, dans la wilaya de Bouira, n'est pas épargné par la propagation de la violence et le dernier malheureux événement qui s'y est déroulé dimanche dernier au centre-ville montre que cette commune de plus de 20 000 habitants n'est plus à l'abri. En effet, la recrudescence des actes d'agressions à l'arme blanche et de crimes divers prend des proportions alarmantes au niveau des différentes localités de la wilaya de Bouira. Il touche désormais toutes les couches de la société. A Bouira, la montée de ce fléau est expliquée par certains par la démission des parents, accentuée bien évidemment par le port d'armes blanches devenu une chose facile. Ces faits sont pour la plupart des cas à l'origine de meurtres commis par des jeunes irresponsables. Si ce fléau était davantage fréquent par le passé dans les milieux défavorisés des quartiers de la wilaya, où la violence est liée à plusieurs causes, notamment des bagarres, des règlements de comptes, vengeance et même pour trafic de drogue, la violence s'est répandue dans toutes les cités et autres places publiques. La mort d'un enfant âgé de 12ans, dimanche dernier, à Aïn Bessem, n'est qu'une illustration de la montée de la violence dans les quartiers populaires de la région. La victime a été poignardée par un autre enfant du même quartier à l'aide d'un couteau, à la suite d'une simple altercation entre eux. Cet acte désolant confirme de plus en plus la recrudescence des actes de violence à travers toutes les localités de la wilaya. Un élu de la mairie de Aïn Bessem a affirmé que 7 cas d'agression à l'arme blanche ont été enregistrés depuis le début du mois au niveau de la région. A Aïn Bessem, comme l'a bien expliqué l'élu en question, la ville est devenue désormais une localité par «excellence» où le port d'armes prohibées et leur vente dans les marchés se fait le plus normalement et sans que les vendeurs ne soient inquiétés par les services de sécurité censés combattre cette vente illégale. Les derniers bilans établis par les différentes sections de la sûreté de wilaya et de la gendarmerie nationale prouvent cette recrudescence inexplicable. Circuler dans Bouira de nuit et s'aventurer dans certains quartiers constitue un véritable danger. D'ailleurs, dans les statistiques établies par les deux corps de sécurité, on retient que les crimes contre les personnes et les biens constituent, selon le bilan de la gendarmerie nationale, le taux le plus élevé de toutes les formes de criminalités enregistrées au niveau de la wilaya de Bouira. La preuve, quelque 688 affaires de ce genre ont été traitées à ce niveau. Dans le cadre de l'intervention et la lutte contre la criminalité, les gendarmes avaient enregistré près de 20 000 appels sur le numéro vert et gratuit, le 10 55, où des citoyens sollicitaient l'aide et l'intervention des gendarmes.