Le programme d'action national (PAN), lancé par l'Algérie en 2003 dans le cadre de la convention onusienne de 1994 pour la lutte contre la désertification, a permis de mettre en place un réseau national des observatoires de surveillance de la désertification connecté aux réseaux internationaux Africagis et Africaeis, car la question de la désertification est devenue une préoccupation majeure pour une bonne partie du monde en raison des déséquilibres que ce phénomène peut causer à l'écosystème. L'exemple de l'Algérie qui n'a de méditerranéen que sa façade du littoral est éloquent. Une importante partie de la superficie centrale est mi-steppique, mi-désertique, donc aride et semi-aride. Cela est dû à plusieurs facteurs dont les variations climatiques imputables au relief montagneux de l'Atlas tellien qui obstrue le passage des perturbations océaniques et marines, porteuses de pluies vers l'intérieur du pays. Les températures varient entre -10°C et 0°C en hiver et dépassent souvent 35°C en été et la pluviosité y est irrégulière (200 à 500 mm/an). L'activité humaine dans la steppe est dominée par l'élevage d'ovins et une culture céréalière visible seulement au niveau des dépressions que l'érosion hydrique provoque, aux dépens d'une culture alfatière indispensable à la lutte contre la désertification et la dénudation des sols. D'où une surexploitation des terres par des labours intensifs et anarchiques. Comme autres causes, on peut noter l'érosion éolienne, le compactage des terres de labours qui empêche l'infiltration des eaux de pluies nécessaires à la remontée biologique, le pacage immodéré, l'irrigation excessive sans drainage qui induit une salinisation du sol et qui entraîne une stérilité de la terre et le surdosage des sols en produits phytosanitaires, car la végétation steppique est clairsemée sur un sol extrêmement vulnérable et foncièrement exposé aux agents d'érosion. Tous ces éléments naturels ou le fait de l'homme entraînent une rupture de l'écosystème, la paupérisation des populations rurales et un exode massif provoquant un déséquilibre dans l'occupation de l'espace. Dans le souci de préserver l'écosystème et conscient de l'ampleur de la menace qui pèse sur la steppe - une région qui recèle un potentiel en eaux superficielles estimé à 2,5 milliards de mètres cubes -, le haut commissariat au développement de la steppe (HCDS), qui rayonne sur 23 wilayas steppiques, a pris des mesures en matière de développement intégré. L'action de valorisation des potentialités existantes a conduit le HCDS à mettre en place une politique de développement basée sur la réhabilitation et la restauration des parcours naturels dégradés, l'intensification de la production fourragère par le recours aux eaux de surface en zones d'épandage sur une superficie estimée à 1 000 000 d'hectares, l'amélioration des conditions d'abreuvement des cheptels par la densification des points d'eau, la réhabilitation de l'agriculture oasienne dans les ksour et les vallées, par la captation des eaux de source et la confection de séguias, la promotion de l'utilisation des énergies renouvelables dans l'exhaure de l'eau. Pour toute la steppe et depuis 2003 au premier semestre 2005, 552 projets de proximité de lutte contre la désertification et de développement en pastoralisme ont été réalisés et répartis à traver 120 000 ménages établis sur 250 communes. Sur 7 000 000 ha dégradés, 2 700 000 ha ont été restaurés par la mise en défens. Sur 1 000 000 ha dont la dégradation est avancée, 300 000 ha ont été réhabilités par la plantation pastorale. Sur un potentiel de 1 000 000 ha de terres irrigables en zones d'épandage de crues 400 000 ha ont été irrigués par dérivation. 600 millions de mètres cubes d'eau superficielle ont été domestiqués. L'amélioration du rendement viande par carcasse est passé de 13 kg à 21 kg. 142 000 équivalents d'emplois permanents ont été créés en milieu rural. Plus schématiquement, ce sont 6023 unités de réalisées tous ouvrages confondus : djoubs, ceds, mares, puits, sources captées, forages avec équipement et 900 000 ml de séguia, 1 200 000 m3 de travaux de conservation des eaux et des sols et l'attribution de 3000 kits solaires.