Quinze nouveaux médias audiovisuels ont signé la charte de la diversité, en vigueur depuis six ans, et s'engagent ainsi à intégrer la diversité dans leurs effectifs et leur programmation, alors que le secteur accuse un retard en la matière. « L'objectif est que chaque Français se reconnaisse dans sa télé et sa radio. La diversité est un atout pour l'audience, la création audiovisuelle et la cohésion interne des entreprises », note Michel Boyon, le président du CSA qui a créé un observatoire de la diversité dans l'audiovisuel. Quinze médias, dont NRJ Group, Europe 1, Groupe RTL, M6, Endemol France, Arte France, la chaîne jeunesse Gulli et Direct 8 ont signé cette charte au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), en présence du ministre de l'Immigration, Eric Besson. La charte pour la diversité en entreprise, lancée en octobre 2004 par Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et Claude Bébéar, le fondateur d'Axa, compte aujourd'hui plus de 2800 structures signataires. Seuls huit médias l'avaient déjà signée, dont France Télévisions, TF1, Canal+, Radio France, Radio Orient et Trace TV. « Miroir, maudit miroir, pourquoi je ne me reconnais pas quand je te regarde, et je te regarde souvent. Et pourquoi suis-je qu'un épicier ou un délinquant alors que je me rêve héros ? » « La fiction assigne trop souvent les individus issus de l'immigration à des personnages stéréotypés, marginaux ou secondaires », a regretté le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale. Selon un baromètre établi par le CSA, en septembre 2009, 5% des héros « positifs » sont issus de la diversité, contre 19% dans les séries américaines. « Il faudrait que les médias arrêtent de nous bassiner avec les petits voyous dans les cités et parlent plus de l'ensemble de la population des cités, qui travaille et réussit », s'étrangle Claude Bébéar. La création d'un comité permanent de la diversité à France Télévisions, présidé par Hervé Bourges, ou le soutien à des projets d'insertion professionnelle des minorités par TF1 sont saluées mais jugées insuffisantes. « Bien qu'ayant signé la charte depuis plusieurs années, France Télévisions a encore beaucoup à rattraper », reconnaît Hervé Bourges.