L'Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale (INCC) est en train de préparer un dispositif d'alerte enlèvement pour faire face aux cas éventuels de rapt et mettre toutes les chances du côté des enquêteurs pour sauver les victimes. C'est ce qu'a expliqué le colonel Demane Debih Mohamed Lazher, directeur d'études à l'INCC, lors de son intervention à la conférence de presse dédiée au bilan annuel de la Gendarmerie nationale concernant la délinquance juvénile. «Ce plan est en cours de réflexion pour sa mise en place, une véritable chasse à l'homme que l'auteur d'un enlèvement déclenchera lui-même par son passage à l'acte. C'est un système d'actions coordonnées de recherche et de communication pour chasser l'auteur jusqu'à son arrestation», explique le même responsable. Durant les deux premiers mois de l'année en cours, 3 cas d'enlèvement de mineurs ont été enregistrés, dont un a été suivi d'assassinat à Ghardaïa, les deux autres à Alger et Annaba. Aussi, le bilan de la gendarmerie fait état de 7 tentatives d'enlèvement à Oran (2), El Tarf (1), Aïn Témouchent (1), Saïda (1), Alger (1) et Boumerdès (1). Les chiffres ne concernent que les zones relevant de la compétence de la gendarmerie. 15 cas de prétendu enlèvement ont été également enregistrés, alors que les enquêtes ont révélé qu'il s'agissait de détournement de mineurs (2 cas) et de fugues (13 cas) pour diverses raisons (échec scolaire, problèmes familiaux). La gendarmerie lance un appel aux parents pour redoubler de vigilance. L'agression sexuelle a été le mobile principal de toutes affaires élucidées, souligne le colonel Banaâmane Mohamed Tahar, directeur de la sécurité publique de la Gendarmerie nationale. Selon le même bilan, sur les 13 296 personnes arrêtées durant les deux premiers mois de 2013, 410 sont mineures, soit un taux de 3,08%. Les affaires de vol (132 mineurs) les coups et blessures volontaires (100 mineurs) viennent en tête des délits commis par ces jeunes. Durant la même période, 355 mineurs ont été victimes dans différents types de criminalité avec un taux de 6,12%, soit une baisse de 1,93% par rapport à la même période de 2012. Les plus grandes proportions de mineurs sont victimes de coups et blessures volontaires (27,89%) suivi d'attentat à la pudeur (17,75%).