Une cérémonie de recueillement sur la tombe de Guermah Massinissa, première victime des événements de Kabylie de 2001, a eu lieu hier au village Agouni Arous (Beni Douala). L'assistance composée de quelques dizaines de personnes contraste avec les milliers de manifestants des années passées qui exprimaient, à l'occasion, leur indignation face au non-jugement des auteurs des assassinats des 125 victimes des événements de Kabylie. Hier, il y avait quelques délégués et des parents des victimes. L'éclatement du mouvement est évident. L'Hadj, le doyen des délégués, s'adressant à l'assistance, dira : « Ce qui se passe est grave. Les délégués devraient au moins se rassembler en cette occasion. Malheureusement, ce n'est pas le cas. » Khaled Guermah, père de la victime, saisissant le message, s'adresse à la foule : « Le mouvement citoyen devrait consolider l'union et la fraternité. Aidez-nous à faire front pour que les dossiers en justice aboutissent. » Pour lui, l'attente de faire juger les « criminels » devant des juridictions civiles est trop longue. « Je demande l'aide de tous pour que les procès aient lieu », nous a-t-il confié. Les parents des victimes ont le sentiment qu'ils se retrouvent seuls devant les lenteurs de la justice. Ils gardent l'espoir que les procédures judiciaires soient relancées après la rencontre des délégués des archs avec le chef du gouvernement du 25 du mois en cours. A la mi-journée, une plaque commémorative portant le nom de Massinissa Guermah a été inaugurée. La petite place de l'ancien siège de la brigade de gendarmerie porte désormais son nom. Les délégués Belaïd Abrika, Djaffar Abdedou et Ali Gherbi suivaient séparément la cérémonie de baptisation. A Beni Douala, symbole qui les avait unis pendant des années, ils ont présenté une piètre image de désunion.