La société Theramedic, représentant le laboratoire suisse Roche en Algérie, a lancé, hier, le médicament Herceptin contre le cancer du sein. Commercialisé aux Etats-Unis et en Europe depuis quelques années, l'Herceptin, un « anticorps monoclonal » ou thérapie biologique, devrait intéresser le quart des patientes atteintes annuellement d'un cancer du sein, soit 1250 cas sur les 5000 malades recensées. Il s'agit de la variété la plus virulente du cancer du sein, baptisée HER2/neu. Il faut savoir qu'en cas d'excès d'HER, les cellules du sein se reproduisent de façon anarchique et se répandent dans le corps : c'est le cancer. Selon le professeur Kamel Bouzid, chef de service au centre Pierre et Marie Curie d'Alger, le nouveau médicament a donné de bons résultats chez nombre de malades. Néanmoins, deux conditions sont requises pour une plus grande efficacité de l'Herceptin : un diagnostic précoce de la maladie avec une « précision absolue » et de l'argent. Le médicament devant être utilisé en milieu hospitalier coûte excessivement cher, un flacon étant estimé à 140 000 DA (14 millions de centimes). La thérapie, qui nécessite 18 flacons annuellement, est donc évaluée à 252 millions de centimes pour chaque malade. Ainsi, l'Etat est seul à prendre en charge ce type de thérapie qui concerne une population de 1250 cas. L'Herceptin est un anticorps qui bloque l'excès de HER2 et donc la croissance des tumeurs. Mais, avertissent les spécialistes, ce n'est pas pour autant le médicament miracle contre le cancer. Il a fonctionné toutefois pour la moitié des femmes qui l'ont testé. « L'Herceptin, couplé à une chimiothérapie, double les chances de disparition des tumeurs », affirment les spécialistes. Le docteur Dennis Slamon, spécialiste américain qui a beaucoup travaillé sur cette pathologie, présente l'Herceptin comme ayant l'avantage de ne provoquer ni chute des cheveux ni effondrement des globules sanguins. Et d'ajouter que ce médicament pourrait aussi être efficace contre certains cancers de l'utérus, puisque 20% des femmes souffrant de ce cancer présentent la même anomalie génétique.