En quelques années, certains cancers peuvent être guéris, selon les experts. Certaines d'entre eux (les cancers) pourront bénéficier de thérapies ciblées très efficaces. Le laboratoire pharmaceutique suisse Roche a présenté la semaine dernière, le 20 juin dernier, une gamme de produits anticancéreux aux résultats satisfaisants. Il est question surtout des cancers du sein, du colorectal et du poumon. Lors de la conférence de presse organisée, au siège du laboratoire pharmaceutique suisse à Bâle devant des journalistes de 22 pays, le responsable de la division pharmaceutique, William Burns, a mis l'accent sur la multiplication rapide des différents cancers en précisant que, selon les prévisions, l'incidence annuelle du cancer augmentera pour atteindre environ 15 millions en 2020. Avec les nouvelles avancées thérapeutiques, l'élaboration des programmes de dépistage et la baisse du nombre des fumeurs, le taux de mortalité est en diminution. Il a précisé qu'au moins un tiers des cancers peuvent être prévenus et un autre tiers peut être traité efficacement en raison du diagnostic précoce. « Il est alors constaté une augmentation d'un taux de survie de cinq ans dans la majorité des tumeurs durant la dernière décennie », a précisé William Burns en revenant sur les résultats des traitements des différents cancers de 1993 à 2005 et les taux de survie pour les différentes formes de la maladie. « Aujourd'hui, nous sommes numéro un en oncologie. Un succès grâce à des médicaments qui prolongent la vie. Les médicaments Roche deviennent une composante cruciale des standards de soins », a déclaré William Burns en rappelant que cinq produits témoignent de ce bénéfice, à savoir Avastin, Herceptin et Xeloda au traitement du cancer du sein évolué, Herceptin pour le traitement du cancer du sein au stade précoce, Mabthera pour le traitement du lymphome non hodgkinien, Avastin et Xeloda pour le traitement du cancer colorectal au stade avancé, Avastin et Tarceva pour le traitement du cancer du poumon évolué non à petites cellules, Arceva ainsi que Xeloda pour le traitement du cancer du pancréas. Il a souligné que plusieurs thérapies ciblées ont un très bon rapport coût-efficacité en comparaison avec d'autres produits. Il a signalé que les études cliniques présentées ont confirmé le fort potentiel d'expansion d'Avastin dans la lutte des différents cancers en citant la technique à la base de plusieurs autres anti-cancéreux du groupe, tels Mabthera (lymphome) ou Herceptin (cancer du sein). Le chiffre d'affaires réalisé en 2005 dans cette classe thérapeutique dépasse les 10 milliards de francs (40% du volume des ventes de médicaments du groupe), a rappelé le responsable de Roche. « Nous disposons aussi de 40% de la capacité mondiale de fabrication des anticorps monoclonaux » en citant la technique à la base de plusieurs autres anticancéreux du groupe, tels Mabthera (lymphome) ou Herceptin (cancer du sein). Révolution dans le traitement du cancer du sein Dr Peter Harper, de l'hôpital Guys de Londres, a souligné qu'avec les nouvelles thérapies, le malade bénéficie d'un prolongement de la durée de vie et une meilleure qualité de vie. C'est le cas, selon lui, du traitement du cancer du sein avec l'Herceptin dont les dernières données ont montré que ce médicament réduit significativement le risque de décès et de récidive. « Ce médicament entraîne un bénéficie constant, peu importe qu'il soit administré à un stade précoce ou évolué de la maladie, en monothérapie ou en association avec une chimiothérapie ou une hormonothérapie », a-t-il expliqué. Autres molécules ciblées A noter que 20 à 25% des cancers du sein sont particulièrement agressifs et ont plus de risques de se disséminer dans l'organisme (métastases). Ces cellules tumorales particulières possèdent à leur surface un nombre très important de récepteurs baptisés HER21. Des études ont montré que l'Herceptin, après une chimiothérapie standard pour des cancers du sein HER2 soignés à des stades précoces, diminue de moitié les risques de récidive. Une chimiothérapie orale qui s'attaque préférentiellement à la tumeur et non aux tissus sains est aussi d'un grand apport sur les cancers avancés en cas d'échec du traitement avec l'Herceptin. Associée à une chimiothérapie standard, la Capecatibine Xeloda® a entraîné un bénéfique significatif en termes de survie, ont précisé les spécialistes. Avastin, a ajouté Dr Peter Harper, qui a également entraîné des avantages cliniques pour le cancer du sein et du poumon, a fait preuve d'un bénéfice significatif en termes de survie dans le cas du cancer colo-rectal. « Avastin administré en association avec une large gamme de chimiothérapie ont confirmé qu'il permet aux patients atteint d'un cancer du colorectal évolué de vivre plus longtemps sans progression de la maladie. » Ce médicament approuvé dès 2004 contre le cancer colorectal ne guérit pas, mais prolonge la vie en ralentissant ou en stoppant l'évolution de la maladie. Il est actuellement utilisé, seul ou en association avec d'autres traitements, dans la lutte contre trois types de cancer (colorectal, sein, poumons). D'autres développements d'Avastin sont en cours. Ils engloberont 25 000 patients dans des études cliniques visant le cancer du pancréas, de l'ovaire ou de la prostate. Le médicament sera le numéro un du groupe dès 2008. A noter que Avastin est le premier et le seul traitement antiangiogénique, c'est-à-dire qui bloque le processus d'alimentation et de croissance des tumeurs par l'afflux de sang. Les patients souffrant de cancer du poumon peuvent actuellement bénéficier d'une chimiothérapie qui ne s'attaque qu'aux cellules tumorales, ménageant ainsi le reste de l'organisme. « La prise d'un comprimé de Tarceva par jour permet à de nombreux patients déjà traités de bénéficier d'avantages significatifs en termes de survie et de qualité de vie. » Une autre arme contre le cancer du lymphome non hodgkinien(LNH) a aussi fait ses preuves. Mabthera, administré en association avec une chimiothérapie, offre aux patients la meilleure chance de guérison, par rapport à une chimiothérapie utilisée seule, a-t-on expliqué en notant : « C'est la première fois en plus de 20 ans qu'une nouvelle association thérapeutique est en mesure d'aider les patients souffrant de LNH agressif à vivre mieux et plus longtemps ». La recherche est aussi intensifiée dans le domaine de nouveaux biomarqueurs destinés au contrôle de l'évolution de la maladie et à l'évaluation de la réponse thérapeutique. « La prochaine génération du système Roche diagnostic mesurera les combinaisons de marqueurs à l'aide de puces ADN et de puces à protéines », a-t-on signalé.