Un détenu, âgé de 29 ans, s'est évadé, lundi dernier, du centre hospitalo-universitaire de Sidi Bel Abbès après s'être emparé de l'arme de service d'un policier en faction chargé d'assurer sa surveillance. Déjouant la vigilance du policier, le détenu s'est fait la belle, vers 5 h, après avoir escaladé le mur d'enceinte de l'hôpital, donnant directement sur la gare routière de la ville. D'après plusieurs témoignages, il aurait même passé à tabac son gardien, grièvement blessé à la tête, avant de lui subtiliser l'arme. Le détenu, condamné à la peine capitale pour un double meurtre qu'il avait commis à Relizane, a été admis la veille au service de chirurgie après s'être plaint de douleurs à l'abdomen, révèle-t-on. Selon une source hospitalière, celui-ci aurait ingurgité un bout de métal et son cas « nécessitait une prise en charge médicale de plusieurs jours ». Toujours selon cette source, « le fuyard ne peut pas tenir en cabale au-delà de quatre jours, vu son état de santé et doit être impérativement hospitalisé au risque de voir sa santé se détériorer ». La cellule de communication de la sûreté de wilaya de Sidi Bel Abbès s'est refusé à donner la moindre information concernant cette évasion spectaculaire imposant de la sorte un véritable black-out au sujet de cette affaire. Hier, jusqu'à 18 h30, le fugitif courait toujours malgré le dispositif sécuritaire exceptionnel, mis en place par la police et la Gendarmerie nationale et déployée à travers plusieurs quartiers de la ville. Pour l'heure et en attendant les résultats de l'enquête interne des services de police, certains n'hésitent pas à parler de « négligence et de failles graves » dans le dispositif policier de surveillance des détenus.