Quelques familles, faute de choix, recourent aux commerçants de la ville, d'autres les fuient en raison des prix appliqués. Les habitants des différentes agglomérations, dans les communes de Baba Hassen et Draria, réclament la réalisation de marchés de proximité. Une demande qui date de plusieurs années, sans avoir été concrétisée à ce jour. En fait, dans la commune de Baba Hassen, l'absence de marchés est devenue un sérieux problème du quotidien pour les centaines de milliers de résidants. Pour faire leurs achats, notamment de fruits et légumes, les habitants sont obligés de se déplacer à Douéra. Ce qui n'est pas sans causer moult désagréments. «En plus du dérangement, on paye, depuis quelques semaines, le ticket encore plus cher suite à l'augmentation des tarifs de transport», s'est plaint un père de famille. Pour notre interlocuteur : priver toute une commune d'un marché de proximité ne pourrait être justifié que par un «laisser-aller flagrant des autorités publiques». «Ni les habitants de la ville ni ceux des grandes cités, telles que Kartala ou Sidi Lahcen ne sont épargnés par ce problème», ajoute-t-il. Par le passé, les résidants de Kartala, à titre d'exemple, recouraient aux commerçants informels pour faire leurs emplettes. Mais depuis leur éradication, ils se retrouvent sérieusement pris en otages. «Des couples travailleurs sont les premiers à souffrir de cette situation», nous dira un autre citoyen. En fait, si quelques familles, faute de choix, vont chez les commerçants de la ville, d'autres les fuient en raison de la cherté des prix. «Bien que cette municipalité soit populaire, des commerçants appliquent les mêmes tarifs que ceux des marchés des quartiers huppés comme Ben Aknoun et Hydra», relève une jeune femme. Selon elle, «la différence dans les tarifs est tellement importante qu'il est impossible pour les petites bourses de faire les achats d'une seule journée.» Cette situation ne concerne pas seulement Baba Hassen. Dans la commune limitrophe, à savoir Draria, les habitants souffrent du même problème. L'unique semblant de marché existant est loin de répondre à la demande. Les nouvelles agglomérations réalisées et les cités sociales réceptionnées dernièrement en sont toujours privées. Les habitants relogés récemment ou bénéficiaires de logements dans le cadre de la formule AADL ne savent plus à quel saint se vouer. «Parfois, on loue un (taxi) clandestin à 200 ou 300 DA pour se rendre à Saoula ou Douéra pour faire nos achats», indiquent des citoyens, ayant bénéficié dernièrement de logements sociaux. Ils relèvent, toutefois, que des centaines de locaux restent fermés, et à ce jour non exploités. Pour éviter les longs déplacements pour un kilo de pommes de terre ou autres, des habitants attendent chaque jour que Dieu fait l'arrivée des camionnettes. «Mais ces vendeurs ambulants ne sont pas là à longueur de journée», note un citoyen. Il est à préciser que les autorités de la wilaya d'Alger ont annoncé la réalisation d'un ensemble d'infrastructures commerciales à travers les communes de la wilaya d'Alger. Pour les habitants de ces cités, la dotation de leur cité en marchés de proximité doit figurer parmi les priorités des responsables. «Sinon, qu'ils laissent les jeunes chômeurs travailler dans l'informel, au moins ils gagneront leur argent de poche et rendront un précieux service aux résidants», nous dira un habitant énervé par la situation.