« Je veux dire aux femmes : ménagez votre âme, arrêtez de dramatiser. Un rêve peut se réaliser. Il suffit d'y croire. Et de fréquenter l'espoir. » Voilà un extrait d'un recueil de poèmes intitulé « Ecume de fleurs », signé par Haféda Bessaoud, qui vient de le faire paraître aux éditions Dar El Gharb. Qualifiés de « grand jardin parfumé », en préface, ces poèmes sont tissés de « mots pleins d'épaisseurs. » Des mots qui disent le quotidien dans ses difficultés anodines, ses attentes pressées et ses espérances ininterrompues. La sensibilité à fleur de peau, la femme de plume a voulu « transcrire ses rêves » et « communiquer avec sagesse. » Ses poèmes sont inscrits dans la vie, puisés de celle- ci, impulsés par ses longues avancées et ses accélérations subites. Au fil des pages, on y trouve des sujets comme le don de soi, l'amitié, l'amour, l'hypocrisie, la trahison, bref tout un univers passé au crible des mots. Au tamis de l'esprit. Mais, s'il est un sujet qui accroche le plus dans ce recueil, c'est certainement ce bouleversant poème dédié aux filles du foyer de Misserguine : « Fruit d'un moment volé ? Fruit d'un amour censuré ? Fruit d'une union insensée ? Qu'importe ! Née sous x, de bonne chaire envenimée. Recherche père, mère désespérément. Dates et lieux de naissance notamment. Remue ciel et terre entièrement pour un indice seulement. » Haféda exprime toute sa colère envers ceux et celles qui condamnent sans connaître, stigmatisent les âmes bien pensantes et les censeurs qui ne savent qu'interdire alors qu'ils sont eux-mêmes les producteurs d'interdits, les propagateurs de mépris, les gardiens des chaînes.