La journée internationale de l'autisme a été célébrée mardi 2 avril par l'Association de Prise en Charge des Enfants Autistes de la wilaya de Béjaïa (APCEA) en tenant une panoplie d'activités à la maison de la Culture de Béjaïa afin de sensibiliser sur cet handicap qui touche prés de 2000 autistes dans la région. Fatah Haddad, président de l'APCEA, estime qu'il est temps pour l'Etat de s'engager pour prendre en charge le cas des autistes dans la wilaya. «Nous avons tenu cette fois ci à marquer l'événement avec fracas pour sensibiliser le maximum de gens vu que le nombre d'enfants autistes ne cesse de grandir tandis que la prise en charge médicale demeure inexistante», fait-il savoir en précisant que l'association n'est pas en mesure de prendre en charge d'une façon appropriée les enfants autistes. «Quand nous avons lancé notre association, il n'y avait pas plus d'une dizaine de cas, aujourd'hui nous avons cinquante quatre enfants autistes dans nos ateliers», ajoute-il. Notre interlocuteur n'a pas caché son inquiétude de voir la situation des enfants autistes s'empirer dans les prochaines années si les autorités n'interviennent pas. «Nous passons une partie de notre temps entre les différentes administrations pour leur expliquer que ces enfants doivent avoir leur place dans la société et pris en charge par l'Etat», lance encore Fatah Hadad qui évoque trois éléments qui doivent être pris en compte : l'implantation d'un centre pour autistes à Béjaïa, la scolarisation des enfants autistes et la formation du personnel adéquat. «C'est à la direction de l'Education de les prendre en charge et mettre des classes intermédiaires. On ne demande ni l'aumône ni la charité, le droit à la scolarité est un droit constitutionnel» estime-t-il. L'association compte soumettre un dossier au ministère de la Solidarité pour le lancement d'un centre incessamment. Ait Belkacem Mohamed, président de l'association des psychologues de Béjaïa, partenaire de l'APCEA, soutient l'idée du centre spécialisé qui, selon lui, présente d'énormes avantages. «L'Etat doit faire des efforts pour former un professionnel qualifié et construire des structures adéquates pour avoir une structure spécialisée dans l'autisme, où on peut appliquer les méthodes de cette maladie, arriver au dépistage précoce des enfants autistes et investir dans la prévention avant que l'enfant devienne une énorme charge sur la société», prévient-il. Mme Khireddine est parente d'un enfant autiste qui vient d'avoir six ans. Elle est également membre de l'association. Son voeu le plus cher est de voir un jour son fils rejoindre les bancs de l'école comme tous les enfants de son âge.