Selon une récente étude, un enfant sur 85 vient au monde autiste Au moins 500.000 personnes souffrent de cette terrible maladie! La 6e journée mondiale de sensibilisation à l'autisme a été célébrée hier dans plusieurs pays sauf... en Algérie où existent pourtant près de 500.000 de ces patients. La couleur bleue, signe de solidarité avec l'autisme, a gagné du terrain. En effet, des milliers de personnes se sont habillées en bleu tout en allumant de lumières de la même couleur. Cette couleur a envahi également tous les réseaux sociaux en faisant un véritable buzz sur la toile sous le slogan «Allumons le bleu». Pour sa part, le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, dans le message adressé à cette occasion, a souligné que les troubles du développement en général et du spectre autistique en particulier, qui touchent des millions de personnes dans le monde, font l'objet d'une plus grande attention de la communauté internationale pour lutter contre la stigmatisation, l'ignorance et l'inadaptation des structures d'aide. Ainsi, le Conseil exécutif de l'Organisation mondiale de la santé à sa prochaine session, au mois de mai, se penchera aussi sur la question des troubles du spectre autistique, a-t-il informé. En Algérie, un grand mutisme inexplicable est observé. A l'exception de quelques actions et activités organisées par certains associations militant pour la cause des autistes, rien n'a été prévu par le ministère de la Solidarité, ni par ceux qui disent défendre les droits des enfants afin de sensibiliser le grand public à ce trouble mental qui reste encore méconnu en raison de l'absence de la formation. Aucun discours officiel n'a été adressé comme à chaque autre occasion pareil. Certes, la cause de l'autisme est un combat continu de tous les jours. Mais on s'interroge si déjà ces enfants sont reconnus chez-nous? Jouissent-ils de leurs droits? Si c'est le cas, comment explique-on alors le fait de les priver même d'une célébration symbolique pour leur faire sentir leur existence parmi nous? Attention, nul n'est épargné Selon une récente étude, un enfant sur 85 vient au monde autiste. Réfléchissez! Ce pourrait être le votre. Un enfant autiste peut sembler se développer normalement pour se replier ensuite et devenir indifférent à tout contact social. De nombreux enfants autistes affichent une sensibilité réduite à la douleur, mais sont anormalement sensibles aux sensations comme le son, le toucher ou d'autres stimulations sensorielles. Ces sensibilités inhabituelles peuvent se traduire par des symptômes comportementaux comme une résistance au fait d'être câliné ou pris dans les bras. Ce trouble envahissant du développement qui affecte les fonctions cérébrales n'est pas contagieux. Il n'est plus considéré comme une affection psychologique ni comme une maladie psychiatrique. Tout simplement, c'est une maladie neurologique caractérisée essentiellement par une interaction sociale déficiente. Elle affecte le fonctionnement du cerveau, le système immunitaire et biologique, altère les capacités de reconnaissance des expressions, des codes sociaux et affectifs, génère hypersensibilité émotionnelle et troubles du comportement. Par ailleurs, l'autisme n'est pas une fatalité. De récents travaux de recherche ont montré que l'autisme est curable grâce à une prise en charge précoce et adaptée qui permettent à l'enfant autiste de se développer. Ce qui lui donne, lui facilite et l'intégration à la société. La prise en charge fait défaut Ils ne sont pas accompagnés. Ils sont livrés à eux-mêmes pour envisager leur destin avec leur famille, notamment les mamans qui s'inquiètent de leur bonheur, leur évolution, leur éducation et leur avenir. Aucun centre spécialisé n'a été conçu pour les prendre en charge. D'ailleurs, aucune étude n'a été menée par les autorités de la santé pour les recenser. La seule chose dont on est certain c'est que leur nombre est important. Malheureusement, dans les meilleurs cas, ils sont considérés comme des malades mentaux. Alors qu'ils ne le sont pas. Cette année, la France qui enregistre quelque 100 000 autistes ayant moins de 20 ans a lancé, a l'occasion de la 6e journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, un troisième plan intergouvernemental contre l'autisme pour la période 2013-2017. Aussi, une nouvelle approche de prise en charge a été adoptée, en l'occurrence, l'approche comportementale et éducative sachant qu'avant c'était l'approche psychiatrique. Ils sont invisibles Une large tranche sociale vulnérable dont on ignore le nombre estimable est invisible. Personne n'en parle. Ils envisagent des difficultés à vivre et à avoir leur place dans la société, à l'école... Il ne faut pas les ignorer ou les marginaliser surtout que les personnes atteintes d'autisme développent davantage de capacités lorsqu'elles bénéficient d'une prise en charge précoce. Donc, agissons ensemble pour attirer l'attention des autorités publiques et surtout celle de la société civile pour changer le sort de ces personnes touchées par ce handicap en les aidant, eux et leur famille, à surmonter leurs problèmes.