MM. Tayeb El Hadef et Bouzid Felkaoui sont actuellement deux gendarmes à la retraite. Outre leur longue carrière militaire, le premier est fils de chahid et le second est ancien maquisard. Les concernés, qui habitaient alors le même immeuble, furent blessés en 1995, lors de l'explosion du camion piégé qui a visé un immeuble de la cité des 160 Logements sis à Rouiba. Leur immeuble fut complètement détruit par cette explosion qui, faut-il le rappeler, avait occasionné des dégâts importants aux constructions environnantes. Pour parer au plus pressé, les autorités de l'époque ont décidé, d'un commun accord, de leur attribuer des logements sociaux. Ces derniers étaient initialement destinés au relogement des habitants des constructions précaires. Les deux retraités de la gendarmerie ont vécu près de huit ans dans ces logements. Leur vie a soudainement basculé. « Le 22 octobre 2003, soit quatre jours avant le Ramadhan, les services de la Gendarmerie nationale m'ont fait sortir de force de mon logement. Ma petite famille et mes biens mobiliers furent jetés dans la rue », a noté Tayeb El Hadef dans une lettre transmise à notre rédaction. Selon les dires de notre interlocuteur, ce dernier a adressé une litanie de requêtes au général, major, commandant de la Gendarmerie nationale, auxquelles furent, a-t-il dit, « jointes des pièces justificatives ». Le premier gradé de la gendarmerie aurait donné instruction pour réintégrer le concerné dans son logement et ouvrir une enquête sur sa situation sociale. « Le 17 août 2004 à 9 h, des éléments de la gendarmerie se sont présentés à la cage où se situe mon logement, sans m'avertir bien entendu, et ont procédé au démontage du compteur électrique ainsi que celui du gaz et de l'eau en me précisant qu'ils ont reçu un ordre d'exécution », a-t-il affirmé. Ce n'est pas tout, a-t-il ajouté, « le 24 du même mois, ma maison a été mise sous scellés ». Bouzid Felkaoui a subi presque le même sort que son ancien collègue de la gendarmerie. « Des éléments de l'institution, que j'ai servie avec dévouement et abnégation durant toute une carrière, m'ont expulsé de force de mon gîte, enfermant mes affaires à l'intérieur et jetant ma famille à la rue », a-t-il tempêté les larmes au yeux. « Au moment où je protestait contre cette hogra manifeste, les gendarmes m'ont asséné des coups de matraque et m'ont menotté », s'est indigné M. Felkaoui. Les deux retraités de la gendarmerie interpellent le commandement de leur ancienne institution pour les rétablir dans leurs droits.