Alors que toute la ville en parle, «the place to be» (le lieu à ne pas rater) était immanquablement le stade du 5 Juillet, le vendredi après-midi, accueillant un match choc (des titans), le MCA face à l'ES Sétif, des fans de pop-music ont dit : «On s'en ‘‘foot'' pour D'zaïr». Contre toute attente, des jeunes jurant avec la folie furieuse ambiante footballistique ont semblé dire : «On est complètement foot !». Mais ils sont fous de musique. De musique pop ! De la formation D'zaïr, qui n'est plus à présenter. Ces aficionados sont venus communier avec les «patriotes» du rock algérien. Et ils n'ont rien perdu au change. Au contraire : ils ont gagné encore et beaucoup d'estime à l'endroit de D'zaïr. Ce groupe de pop-rock ne cesse, au fil des années, de s'améliore, de s'amender. C'est qu'il se bonifie. La preuve ! Le concert qu'il a donné vendredi après-midi, à la salle Ibn Khaldoun, conforte encore leur crédit. Quinze ans de carrière au compteur : la formation D'zaïr, a opéré un «lifting», un bain de jouvence. Et pour cause ! Une certaine fraîcheur juvénile au sein du groupe. Et ce, en mettant à contribution une nouvelle recrue, le jeune et très bon guitariste, Nazim, et une touche délicate féminine, trois jolies choristes, Salima, Fella et Nafissa venant de l'Orchestre symphonique d'Alger. Seconde jeunesse ! Donc, un nouveau line-up : Hakim Laâdjel, chant et guitare acoustique, Hichem Daou, au clavier, Nazim Kri, lead-guitar, Slowhand Rédo, basse et Hassan Khoualef à la batterie. Avec comme adjuvant, l'ingénieur du son du groupe, Amine Kariche. Déjà, backstage, Slowhand Rédo, «tape la discussion» autour du nouvel album Old Sock, d'un autre Slowhand (enfin God), la légende vivante des six cordes, Eric Clapton, Hakim Laâdjel est toujours souriant et Hichem Daou, parle avec foi, passion et conviction du groupe D'zaïr et l'amour démesuré de la pop-music. Et puis, ce bain de jouvence : «Nous avons fait appel à Nazim Kri, un jeune guitariste. Il a ramené un son actuel au groupe. Il nous aide beaucoup en matière d'arrangements. Et oui ! On a voulu rajeunir la formation.» Aussi, D'zaïr, en primeur, a dévoilé la teneur de son nouvel album qui sera publié en juillet ! A titre d'exemple, Enti, une ballade pop, chorale et mélodique, Compte à rebours et Barberousse, deux instrumentaux de bonne facture, intense, orientalistes (effet Kashmir de Led Zeppelin), le thème du film Kahla Oua Beïda en hommage au réalisateur disparu récemment,Abderrahmane Bouguermouh, de par un beat-pop sétifien aux cordes basses. Dans le nouvel album, le groupe D'zaïr revisitera des standards de la musique algérienne, tels que Ya D'zaïr de Ahmed Wahbi et Bellah Ya Ahli Adrouni de Hadj M'rizek. Et ce, comme ils l'ont déjà fait avec Hizya, le fameux poème de Benguitoune. La playlist du concert recelait des anciens titres. Bien sûr, l'incontournable Hizya, Nadem et en guise de bonus track, une belle version personnalisée de Another brick in the wall des Pink Floyd. C'est sûr, le groupe D'zaïr, ce sont des fils de… pop !