Sur les 23 fonctionnaires que compte la direction de l'industrie de la wilaya de Blida, 18 sont en grève illimitée depuis le 7 avril dernier. Une seule revendication : le départ de leur directrice en poste depuis une année seulement. «La directrice utilise un langage inadéquat avec les travailleurs. Du coup, le climat de travail est devenu malsain au niveau de notre administration. C'est pour cette raison qu'on dit ‘‘basta'' et qu'on exige carrément son départ», ont-ils déclaré. Ces derniers se demandent pourquoi la tutelle (ministère de l'Industrie, des PME-PMI et Promotion de l'investissement) reste passive devant ce qui se passe à Blida, alors que ses services ont été destinataires de plusieurs requêtes de dénonciation. Lundi, les travailleurs grévistes disent avoir organisé un sit-in devant le ministère de tutelle, pour faire valoir leurs droits. «Nous avons envoyé le 24 mars un préavis de grève au ministère. Une semaine après, nous avons informé que la grève débuterait le 7 avril. Malgré cela, même pas une commission d'enquête !», se désolent nos interlocuteurs. Pour la directrice, cette grève est illégale, car, d'après elle, il n'y a aucune représentation syndicale au sein de la Direction de l'industrie. Elle dit qu'elle a envoyé plusieurs mises en demeure pour rappeler à l'ordre les grévistes, en vain. Selon elle, les grévistes n'apprécient pas sa «rigueur» dans le travail. «Les travailleurs grévistes ont agi de la sorte parce que, tout simplement, je les dérange. La plupart d'entre eux font du business ailleurs et ne veulent surtout pas être disciplinés dans leur travail officiel. Je reconnais que je hausse souvent le ton, avec eux, non pas pour humilier qui que ce soit mais pour instaurer un climat de discipline et de rigueur», réplique Baya Heriouk, directrice de l'industrie de la wilaya de Blida.