Quelque 1500 travailleurs de l'entreprise Gesi-Bat Annaba, une filiale du groupe des entreprises publiques de construction Grepco, ont enclenché, hier, une grève générale et illimitée. Dans une plateforme de revendications composée de 11 points, les grévistes, qui ne reconnaissent pas la représentativité de leur syndicat, exigent sa dissolution, l'élection d'un nouveau et le départ du staff directeur, à leur tête le DG. A leur tutelle, ils demandent l'envoi d'une commission pour enquêter en collaboration avec les services de sécurité sur des dépassements dans la gestion économique de leur entreprise. Outre une augmentation de 50% de leur salaire de base avec effet rétroactif, les travailleurs demandent la réintégration des employés victimes du plan de réduction d'effectifs et de faire passer les temporaires en contrat à durée indéterminée (CDI). «Notre mouvement de protestation est inscrit dans le temps. Il sera même radicalisé si notre plateforme de revendications n'est pas satisfaite. Nous avons souffert de ce climat malsain qui règne dans notre entreprise victime des intérêts d'une poignée de dirigeants qui œuvrent pour sa faillite», dénoncent les salariés de cette entreprise de bâtiments qui promettent de rendre publics des dossiers impliquant de hauts cadres dans des affaires d'atteinte à l'économie nationale. Du côté de la direction générale de l'entreprise, ce mouvement de grève est illégal dans la mesure où il n'a pas été parrainé par la section syndicale de l'entreprise. «Nous avons déposé une plainte en pénal et en civil au tribunal d'El Hadjar contre les travailleurs grévistes pour mouvement illégal. C'est à la justice de trancher», explique la direction générale qui estime que ce mouvement est le fruit d'une manipulation.