Au niveau national, les hydrocarbures représentent 40% du PIB et 98% des exportations. A l'international, la compagnie nationale assure l'approvisionnement en gaz naturel de l'Europe aux côtés de la Russie et de la Norvège. L'actualité n'a pas servi la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach. En effet, au moment où elle entamait au début de l'année 2013 la célébration du 50e anniversaire de sa création, les révélations de la presse italienne sur des pots-de-vin versés par Saipem, une filiale de l'ENI, aux dirigeants et responsables du secteur pour obtenir des contrats, rappelaient les mauvais souvenirs vécus lors de l'éclatement du scandale au mois de janvier 2010. A l'époque déjà, la direction générale avait été décapitée. Cet événement avait provoqué un séisme surtout que le premier poste de responsabilité était exercé par un intérimaire. Les mesures qui avaient été prises à l'époque avaient instauré une sorte de situation d'instabilité durant quelques mois. La nomination officielle d'un PDG au mois de mai 2010 marquait le début de la stabilité surtout après la confirmation des principaux responsables à leur poste. Malgré les difficultés rencontrées dans le processus de redressement qui consistait à mettre fin aux réseaux des contrats de gré à gré, la compagnie nationale retrouvait une sérénité nécessaire au rôle moteur qu'elle joue dans l'économie nationale. Ce statut et le fait qu'elle fasse vivre tout le pays la placent au centre des préoccupations. En fait, elle ne peut laisser personne indifférent aussi bien au niveau national qu'international. Au niveau national, les hydrocarbures représentent 40% du PIB et 98% des exportations. A l'international, la compagnie nationale assure l'approvisionnement en gaz naturel de l'Europe aux côtés de la Russie et de la Norvège, à travers trois gazoducs intercontinentaux et des tankers de GNL. Elle se situe en bonne place aussi dans l'approvisionnent en pétrole, en condensât et en GPL. Les problèmes qui affectent cette entreprise retiennent l'attention de tous les acteurs, y compris l'opinion nationale. L'organisation des Journées scientifiques et techniques (JST), la semaine dernière, au Centre des conventions d'Oran a été un test intéressant pour avoir une idée de la situation qui prévaut au sein de l'entreprise. Alors qu'elles étaient organisées toutes les deux années depuis 1994, année de leur première édition, les JST n'ont pu avoir lieu en 2010, la dernière édition avait été organisée en 2008. La crise qu'a vécue la compagnie a fait reporter à plusieurs reprises la manifestation en 2010 et en 2011. Finalement, l'opportunité du 50e anniversaire de la création de la compagnie (elle fut créée le 31 décembre 1963) a relancé l'idée des JST. De plus, la compagnie a repris l'ancienne formule qui consiste à impliquer les structures de l'entreprise pour organiser les JST au lieu de confier la sous-traitance de l'événement à une structure externe et en séparant les JST de la Conférence stratégique internationale (CSI) et de l'Exposition internationale sur le pétrole et le gaz (Aloge). La tenue des JST dans leur neuvième édition constituait un événement en soi, après la crise qu'a vécue la compagnie en 2010 et les rebondissements de ces dernières semaines suite aux révélations sur l'implication de l'ancien ministre de l'Energie et des anciens dirigeants de la compagnie dans les affaires de corruption. Gérer les chocs externes Les organisateurs allaient réserver une surprise aux participants lors de la cérémonie d'ouverture, le 7 avril au soir, lorsqu'ils annoncèrent la présence de l'ancien PDG, Abdelhak Bouhafs, initiateur de la première édition des JST en 1994. L'hommage qui lui fut rendu constitua un bon signe pour l'événement. Les conférences et les tables rondes organisées dès le premier jour, lundi, furent l'autre surprise de l'événement. L'affluence était importante et les débats d'un haut niveau. C'était la première fois depuis 2008 que de jeunes cadres étaient confrontés à un auditoire constitué de managers et d'experts étrangers et avec qui ils devaient échanger leurs connaissances. Avec une participation de 1400 personnes entre cadres de Sonatrach, universitaires, cadres d'autres structures du secteur de l'énergie et experts étrangers. En fait, les JST ont toujours été destinées aux ressources humaines et c'est le lieu favorable pour détecter et aider à l'émergence d'une relève. C'est aussi le lieu où le sentiment d'appartenir à un grand groupe pétrolier se développe le plus et où il est possible de gérer les chocs externes tels que ceux induits par les révélations des affaires de corruption. Lors du deuxième jour, les informations rapportées par la presse sur la mise sous mandat de dépôt d'un ancien vice-président et sur l'audition d'un ancien PDG ont bousculé un peu les choses. Mais si les commentaires allaient bon train sur ces affaires de corruption et la suite qui leur sera donnée, l'organisation des JST ne fut pas trop perturbée et les débats se poursuivirent comme ils avaient commencé dans les tables rondes et les sessions orales. Les gens étaient plus concentrés sur les travaux et la vie pouvait continuer. Le potentiel humain de Sonatrach est très important et les valeurs ne manquent pas. Selon plusieurs cadres, le problème de la prise de décision, notamment dans les contrats, reste posé et il faut quelquefois remonter à un plus haut niveau pour prendre une décision. Mais la question de la relève ne se pose pas dans sa dimension humaine. Le potentiel existe. Il suffit que le management s'implique pour faciliter l'émergence à travers le coaching ou le tutorat, selon une chercheuse. Mais il faudra que les managers acceptent de partager les connaissances qui sont un patrimoine de l'entreprise. Le tout est d'assurer la pérennité de l'entreprise.