Le projet du métro d'Alger consiste, dans sa deuxième tranche, en la réalisation de 4,1 km de tunnel et de 4 stations inscrites dans le tracé Hamma-Haï El Badr. Le contrat d'exécution a été attribué au Groupement d'entreprises algéro-allemand du Métro d'Alger (Gaama) qui réunit la société allemande Dywidag International et deux entreprises algériennes en l'occurrence Cosider travaux publics et Infrafer. Le délai de réalisation a été fixé à 33 mois. Le démarrage des travaux a été effectif, après plus de trois mois de retard, en octobre 2003 et devrait être achevé fin juillet 2006, c'est-à-dire dans trois mois. « Nous serons dans les délais », assure Presmann Arno-Helmut, directeur administratif et financier de Gaama. M. Presmann précise que son entreprise, avec plus d'un siècle d'expérience, a apporté le savoir-faire et l'organisation matérielle et humaine nécessaire pour un tel chantier. « Nous avons également formé pas moins de 32 ingénieurs algériens qui peuvent dès à présent travailler dans n'importe quel chantier de métro ou de tunnel à travers le globe. » Lui emboîtant le pas, Issad Mahiedine, directeur des travaux adjoint à Gaama affirme que des conducteurs d'engins et des chefs de chantier ont acquis une grande expérience chez Gaama. « Nous avons même formé des coffreurs et des ferrailleurs qui, après des mois de suivi, ont appris à mieux bosser. Chez nous, les gens ne travaillent pas ; ils bossent », tient à préciser notre interlocuteur. Par ailleurs, notre interlocuteur assure que les six ateliers de terrassement ont été mis « au repos » après les opérations d'entretien et de maintenance d'usage. Le regard déjà ailleurs « Nous sommes fin prêts pour nous lancer dans un autre projet. Je peux vous certifier que nous pouvons commencer dès demain les études, si cela s'avère nécessaire. » Actuellement, les opérations de creusement du tunnel sont achevées à 100%. 70% du tunnel ont été bétonnés. Quant aux capacités de bétonnage en revêtement définitif du tunnel de Gaama, elles sont à hauteur de 630 ML (mètre linaire) par mois, selon M. Issad. Les travaux d'excavation ont été entamés par Gaama après l'installation des différents chantiers et des puits d'attaque. Les méthodes de travail mises en œuvre dans ce projet varient selon le tissu urbain et le terrain traversé. Les ouvrages sont enterrés dans les parties les plus encombrantes de la ville et exécutés en tranchées ouvertes dans les secteurs les moins denses. Le groupement a utilisé dans ces différents chantiers, la méthode NATM, plus connue sous le nom de méthode autrichienne des parois moulées où le béton est projeté après chaque creusement pour sécuriser le tunnel. C'est pour cette raison qu'un approvisionnement en béton « en continu » H24 et 7 jours sur 7 s'avère indispensable. Deux centrales à béton entièrement automatisées ont été installées au complexe d'approvisionnement, sis à Bachedjarrah. Contenant plusieurs zones de stockage de sable, de gravier et des silos de ciment ainsi qu'une flotte composée de 20 camions malaxeurs, elles produisent quotidiennement pas moins de 800 m3 de béton, selon les déclarations d'un ingénieur en l'occurrence M. Hachichi. Le complexe de maintenance comprend plusieurs ateliers chargés d'assurer la logistique du chantier en coffrage et en ferraillage ainsi que la maintenance de différents véhicules utilisés dans le chantier. Au niveau de la station du Jardin d'essais, les travaux se poursuivent à ciel ouvert et les ouvriers sont à pied d'œuvre pour achever le ferraillage de la voûte et le terrassement de la sous-dalle et entamer les travaux de coffrage. Ainsi, cette station, qui a connu des entraves géologiques dans les opérations de terrassement liées à la nature du terrain constitué de roches, est achevée à hauteur de 65%. Les travaux devraient se poursuivre jusqu'au mois de juin prochain à mesure que les activités du remblai progressent. A la station des Fusillés, considérée comme étant la plus difficile, la présence de roches marneuses et les eaux souterraines ont posé des difficultés pour l'avancement des travaux. Il a fallu faire appel au marteau-piqueur et autre brise-roche. L'emplacement du téléphérique a été également une autre source de difficulté du moment qu'il a fallu stabiliser une station à l'extérieur. La présence d'un canal hydraulique a été aussi une entrave. A la station Mer et Soleil, reliant Haï El Badr à la cité Amirouche, les travaux se poursuivent également à ciel ouvert. La réalisation de la billetterie, des escaliers ainsi que les ouvrages d'insufflation d'air est achevée. Le taux d'avancement des travaux à la station Mer et Soleil est actuellement de 85%. Dans un autre registre et compte tenu de « l'énormité du chantier et de sa complexité », un service de sécurité, d'hygiène et de l'environnement (HSE) a été mis à la disposition des travailleurs et des employés du chantier. Vu les conditions difficiles et délicates, l'ensemble du personnel est censé respecter les modes opératoires et consignes générales et particulières ainsi que l'application des règlements en matière d'hygiène et de sécurité. « Nous avons développé notre plan HSE selon les normes internationales avec tous les chapitres nécessaires à l'élaboration, à la mise en œuvre et à l'application sur terrain du plan. Nous avons tout un staff de techniciens en médecine du travail et en situations d'urgence », a tenu à préciser Fridi Ali, responsable HSE. L'apport de Dywidag En Algérie, Dywidag est installée depuis 1978 jusqu'au milieu des années 1980 où elle a réalisé des complexes industriels à Azazga, une raffinerie des lubrifiants à Arzew, un port pétrochimique à Arzew El Djedid ainsi que le barrage El Ibitissem. En sus de la réalisation en groupement du tronçon du métro, Dywidag s'emploie, en groupement également ; à la réhabilitation d'un tunnel ferroviaire à Bouira pour le compte de la SNTF ainsi qu'une station d'épuration et un canal de transfert des eaux de 42 km dans la wilaya de Ouargla. Le chiffre d'affaires de Dywidag en Algérie en 2005 est de l'ordre de 80 millions d'euros. Elle emploie plus de 1900 travailleurs. 400 nouvelles recrues seront embauchées dans le Sud durant l'année en cours dans le cadre du projet sus-cité. Créée en 2005, Dywidag Eurl Algérie est une société de droit algérien. Ses investissements dans l'infrastructure s'élèvent à 600 milliards de dinars pour les projets de travaux publics et 393 milliards pour ceux du secteur de l'hydraulique.