La seconde phase reliera Haï El-Badr à El-Harrach et comprend 2,8 km de tunnel, 4 stations et un passage aérien sur un pont. Les travaux génie civil de la première phase du métro d'Alger, reliant la Grande-Poste à Haï El-Badr, ont été achevés. L'ouvrage a été réalisé par le groupement algéro-allemand de métro d'Alger (Gaama), composé de l'entreprise allemande Dywidag, Cosider et Infrafer, qui a lancé le chantier le 1er octobre 2003 pour les achever le 30 juin 2007. Gaama a réalisé un tunnel de 4,1 km et 4 stations du Jardin d'Essais, les Fusillés, la cité Amirouche, et Mer-et-Soleil. Des ouvrages annexés au nombre de 17 liés entre autres à la ventilation ont été également effectués. À la fin de ce projet, l'entreprise réalisatrice a employé quelque 1 700 travailleurs, dont 30 ingénieurs algériens, 40 agents de maîtrise qui ont travaillé à une cadence de 6 jours/ 7 et 24h/24. Les tunnels ont été édifiés selon les techniques modernes telles que la méthode autrichienne améliorée dénommée NATM. Les travaux de terrassement de 700 000 m3, soit 52 500 voyages de rotation de camions de 20 tonnes, 300 000 m3 de béton entre ouvrages et installations, 12 700 tonnes de ronds à béton, 29 600 de parois moulées, 14 655 ml de pieux… L'investissement en moyens matériels est estimé à 18 millions d'euros. Gaama dispose, en effet, de 300 machines dont des pelles, grues… Les dirigeants de ce groupement ont, au cours d'une conférence animée hier à la maison de la presse Tahar-Djaout, souligné les contraintes qu'ils ont rencontrées pour la réalisation de cette phase dont le coût est évalué à 14,4 milliards de dinars en hors taxes. Il s'agit des changements organisationnels et des adaptations techniques aux plans, la gestion des autorisations d'expropriation, les travaux de déviation de Oued Kniss à la station dite Les Fusillés, les difficultés d'approvisionnement du chantier à cause des lenteurs dans le dédouanement des matériels et matériaux importés. “Les délais de la mise en circulation du métro d'Alger seront respectés et que les Algériens utiliseront ce moyen de transport à la date fixée par les pouvoirs publics”, avait déclaré le ministre des transports, Mohamed Maghlaoui, lors de l'une de ses visites sur le chantier. La phase qui consiste en la soudure de la voie a été d'ores et déjà entamée en avril dernier. L'entreprise française chargée de la pose de la voie, en l'occurrence la TSO (Travaux Sud-Ouest France), s'était engagée pour respecter l'échéance fixée de 200 à 250 jours. Les travaux de la pose de la voie concernent 23 kilomètres entre la station de Haï El-Badr et celle de la Grande-Poste. “Le groupement a réalisé ses objectifs dans des délais acceptables et l'ensemble des ouvrages répond aux normes internationales à la grande satisfaction du maître de l'ouvrage qui est l'entreprise du métro d'Alger”, dira Daniel Fauquembergue, directeur régional Maghreb de Dywidag et président du conseil d'administration de Gaama. Appel d'offres pour la réalisation de la 2e phase Gaama mieux placé Ce qui a poussé ce groupement à répondre à l'appel d'offres pour les travaux d'extension qui reliera Haï Al-Badr à El-Harrach. Il est prévu pour cette deuxième phase un tunnel de 2,8 km, 4 stations (Bachdjarah 1 et 2, El-Harrach Gare et centre et un viaduc de 252 mètres au-dessus de l'autoroute). Une partie du tronçon est donc aérienne au niveau de Haï El-Badr grâce à ce viaduc. Il est, en outre, inscrit sur le projet un passage sur une profondeur d'une vingtaine de mètres de l'oued El-Harrach. Pour cet appel d'offres, 4 sociétés ont été présélectionnées. Même si l'attribution provisoire du marché n'a pas encore été effectuée, l'offre financière de Gaama fixée à 215 millions d'euros est la moins-disante par rapport à celle de Razel (224 millions d'euros), une société portugaise (233 millions d'euros). une chose est certaine, le groupement algéro-allemand est fin prêt pour affronter les travaux de cette seconde phase. Il compte, pour cela, investir jusqu'à 33 millions d'euros pour le renouvellement de son matériel qu'il utilisera dans cette extension. Par ailleurs, l'entreprise du métro d'Alger a signé, en janvier 2006, un contrat avec le groupement Siemens Vinci et Caf portant sur les équipements fixes, le matériel roulant et les aménagements intérieurs des stations. Une fois la pose des rails terminée, Siemens et Caf s'occuperont des installations électriques et informatiques et de l'aménagement des stations. Ce groupement aura à installer 14 trains de 6 voitures chacun. Chaque rame (file de wagons) est d'une longueur de 108 m pouvant transporter jusqu'à 1 216 personnes dont 208 assises. D'un coût total de 77 milliards de dinars dont 30 pour la partie génie civile et 47 pour l'équipement. le métro d'Alger permettra le déplacement de 41 000 voyageurs/heure, soit 150 millions de voyageurs/an avec des intervalles d'exploitation allant jusqu'à moins de 2 minutes. D'une vitesse de 70 km/h, le métro sera ouvert de 5 heures à 23 heures. Badreddine KHRIS