Né à Maghnia le 11 août 1930, Mohamed Khemisti a été assassiné devant l'Assemblée nationale à Alger, alors qu'il s'apprêtait à monter en voiture en compagnie de son épouse, le 11 avril 1963, par un certain Zenati que la version officielle de l'époque affubla de «maniaque». Un assassinat perpétré au nez et à la barbe des policiers et des passants. Cinquante ans après sa disparition, sa ville natale s'attelle à organiser une journée commémorative sous le thème «Pour que nul n'oublie». Au programme, une journée d'étude sur la vie et le parcours du Premier ministre des Affaires algériennes a été organisée à la salle des spectacles Douniazad, suivie d'un recueillement sur sa tombe et une veillée religieuse. Après des études primaires à Maghnia, Mohamed terminera son cursus à Tlemcen. Il adhérera au mouvement national révolutionnaire avec son ami Ahmed Ben Bella. Après sa réussite à l'examen du Baccalauréat, il choisit la Faculté de Médecine de Montpellier (France) durant la période universitaire entre 1952 et 1953. Dès le déclenchement de la guerre de Révolution, il sera le «précurseur dans les contacts avec les représentants du Front de Libération Nationale et l'initiateur dans la coordination avec eux dans la mise en place des premières cellules estudiantines dans la région». L'assassinat de Khemisti, qui est inhumé au cimetière Lalla Maghnia, selon les vœux de son épouse, la veuve du martyr colonel Lotfi, demeure une énigme dans l'histoire de l'Algérie. Saurons-nous un jour la vérité ? Questionné à son domicile de Maghnia, il y a quelques années, feu Ahmed Ben Bella nous rétorquera laconiquement : «Tu sauras, peut-être, un jour mon fils…».