A l'heure où tous les responsables de l'hydraulique soutiennent que la wilaya de Constantine après la mise en service du barrage de Beni Haroun, est à l'abri des pénuries d'eau, il existe encore des quartiers où ce liquide ne coule pas systématiquement des robinets. Au quartier Belahrache, les robinets sont absents et les installations externes pour acheminer le précieux liquide aussi, les autorités concernées n'ayant pas jugé utile d'installer des conduites. Ce quartier se trouve à proximité de l'aéroport Mohamed Boudiaf sur la route menant à Ali Mendjeli, abritant depuis une dizaine d'années plus de 200 familles qui boivent et se lavent grâce à la débrouillardise des enfants qui s'échinent à transporter quotidiennement des jerricans. Il y a aussi les parents qui se saignent en faisant appel aux vendeurs d'eau. Les représentants du comité de quartier nous apprennent que le problème crucial de l'eau potable et du gaz de ville a toujours hanté les habitants qui s'apprêtent à passer un énième été sans eau avec le perpétuel spectre des maladies hydriques. Le récent coup de gueule des habitants qui ont fermé la RN3 à la circulation mardi dernier, avait pour origine le raccordement de leur quartier au gaz de ville et à l'AEP. «C'est le seul moyen de nous faire entendre et de transmettre à qui de droit nos doléances auxquelles les autorités de la ville n'ont répondu que par des promesses. Cela fait des années que nous attendons. Nous avons sollicité le chef de daïra pour qu'il intervienne auprès de la direction de l'énergie et des mines afin de nous inscrire dans le programme 2012-2013 de distribution de gaz naturel, mais nous attendons toujours sa réponse», nous diront les représentants des habitants. Les habitants se rappellent toujours des promesses non tenues des autorités locales. de régler leurs problèmes, car à Belahrach, ce n'est pas uniquement l'eau et le gaz de ville qui font défaut, c'est aussi le transport. Ce quartier est excentré par rapport au chef-lieu de wilaya et El Khroub. Le déplacement vers El Khroub ou Constantine est vécu quotidiennement comme un calvaire notamment pour les enfants scolarisés. En l'absence de moyens réglementaires de transport individuel ou collectif, les «fraudeurs» exercent en maîtres des lieux en assurant des navettes à des tarifs prohibitifs. «Nous voulons que nos enfants aient d'autres activités que le transport d'eau et de gaz butane et que nous soyons considérés comme des citoyens à part entière», nous dira un représentant de l'association de quartier.