Outre l'état lamentable des voies d'accès à cette bourgade, les habitants souffrent de l'absence des commodités les plus élémentaires, à savoir l'eau, le gaz de ville et le transport. Bordant la RN3 et implanté sur un relief très accidenté, le petit bourg de Hadjret Larouss, relevant de la commune de Hamma Bouziane abritant environ 800 familles, forme un conglomérat mal tracé, signe d'innombrables incohérences de la politique d'aménagement et d'organisation de la commune. Ainsi les habitants de ce lieu perdu, même s'il est situé à moins de 3 km à vol d'oiseau de l'hôtel de ville, souffrent le calvaire au quotidien. Sur place les représentants de l'association de quartier nous accompagnent pour nous montrer l'ampleur de ce qui fait leur désarroi. Ce qui attire l'attention d'abord, c'est l'état lamentable de la route et des différentes voies d'accès, toutes cabossées, n'ayant jamais été goudronnées; de plus, elles sont submergées par la boue en l'absence d'un réseau d'évacuation des eaux pluviales. En remontant le quartier, l'on nous apprend que le problème crucial de l'alimentation en eau potable et en gaz de ville a toujours hanté la vie des citoyens. Le récent coup de gueule des habitants qui ont fermé la RN3 à la circulation mardi dernier, avait pour origine l'absence de raccordement de leur quartier au gaz de ville et l'AEP. Mais au-delà de ce mouvement de colère, qui a failli mettre le feu aux poudres, Hadjret Larouss se rappelle aujourd'hui les promesses -non tenues- des autorités locales de régler les problèmes auxquels font face les habitants. Car dans ce bourg, tout manque; ce n'est pas uniquement un problème d'eau et de gaz de ville, c'est aussi la situation géographique de ce quartier excentré par rapport au chef-lieu de wilaya et Hamma Bouziane. Le transport est aussi un véritable casse-tête. Le déplacement vers Hamma Bouziane ou Constantine est vécu quotidiennement comme un calvaire, notamment pour les enfants scolarisés. En effet, en l'absence de moyens légaux de transport individuel ou collectif, les fraudeurs exercent en maîtres des lieux, assurant des navettes à leur guise et à des tarifs prohibitifs, impossibles à discuter. «Nous voulons que nos enfants aient des activités autres que la quête de l'eau et de la bonbonne de gaz butane. Que l'on pense à nous octroyer une ligne de bus ! Bref, que nous soyons considérés comme des citoyens à part entière !» nous dira un représentant de l'association de quartier.